En demi-finale aller de la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain s'est incliné à domicile mercredi soir face à Manchester City (1-2). Étincelants en première période, les joueurs parisiens ont été inexistants en seconde. Pour Virginie Phulpin, "le PSG, c’est la cyclothymie appliquée au football".
C’est l’édito sport de Virginie Phulpin. Le Paris Saint-Germain battu 2-1 par Manchester City en demi-finale aller de la Ligue des Champions. Une première mi-temps parfaite, une deuxième cauchemardesque. Pour vous, l’avantage de cette inconstance, c’est qu’on ne pas avoir la moindre idée de ce qui peut se passer au match retour.
Le PSG n’est ni pour ni contre, bien au contraire. Avec cette équipe, il faut se méfier des conclusions hâtives. Les joueurs ont la manie de les démentir dans la seconde. Hier soir, ils nous ont offert 90 minutes de condensé de leur art d’être inconstants.
La première mi-temps ressemblait à un chef d’oeuvre collectif ponctué par un but de Marquinhos. Et les commentaires élogieux pleuvaient sur le capitaine courage et son armée emmenée par un Angel Di Maria de gala. Pour une fois qu’on pouvait s’enthousiasmer, autant le faire avec emphase. Et puis après la mi-temps, plus rien. Neymar et Mbappé ont dû rester au vestiaire, je ne vois que ça. Et les autres étaient asphyxiés sur le terrain. Plus de jambes, plus de tête, plus de souffle. Rien, à part ce goût amer de l’inachevé et de cette tendance à retomber dans ses travers à la moindre contrariété.
D’habitude, sur les aller-retour en Ligue des Champions, les Parisiens sont très forts lors d’un match et laborieux dans le deuxième. Là, on a eu droit à tout et son contraire en une seule rencontre. On n’arrête pas le progrès. Allez comprendre. Le S de PSG, c’est Sisyphe. Ils roulent le rocher jusqu’en haut de la colline, on voit les sommets européens, et ça retombe.
Autant le dire, le PSG est mal parti pour aller en finale.
Vous connaissez les fameuses statistiques qu’on sort après les matches aller. 7 % des équipes qui ont perdu 2-1 à domicile à l’aller se sont qualifiées au retour. C’est léger. Eh bien oubliez-les, ces statistiques.
D’abord parce que le concept de domicile et d’extérieur dans des stades sans public ne veut pas dire grand-chose. Et puis on parle du Paris Saint-Germain. Une équipe qui, dans son Parc des Princes, n’aura donc battu ni le Barça, ni le Bayern Munich, ni Manchester City. On n’est plus chez soi, c’est pas possible. Et dans le même temps, les Parisiens ont gagné à Barcelone, à Munich, et donc pourquoi pas à Manchester ?
Si on veut essayer de chercher une logique dans leur saison qui n’en a pas vraiment, elle est peut-être là. Tout est dans le peut-être. Cette équipe réussit à être enthousiasmante et désespérante à la fois. En un mot, déroutante.
L’avantage, c’est que les adversaires ne savent jamais contre quels Parisiens ils vont tomber. D'ailleurs Pep Guardiola, l’entraîneur de Manchester City, en est parfaitement conscient. Le PSG, c’est la cyclothymie appliquée au football. Et c’est fatiguant.