À l'occasion du début des Masters Series de Bercy, Virginie Phulpin trouve que Benoît Paire fait du bien dans le monde très feutré du tennis professionnel.
Le tournoi de tennis de Paris se joue cette semaine à Bercy. Virginie Phulpin parle de Benoît Paire, qui a passé le premier tour ce lundi. Il agace beaucoup de gens mais, selon Virginie Phulpin, il fait du bien au tennis.
On l’aime ou on le déteste. Déjà, ne pas laisser indifférent, c’est forcément bon pour son sport. Benoît Paire, c’est le tennis sans filtre. Il crie, il pleurniche, il se moque, il s’énerve. Il vit, quoi. Ça nous change de tous ces joueurs qui manient la langue de bois aussi bien que la raquette.
Benoît Paire ne sera jamais Roger Federer, c’est sûr. Loin de l’image de la perfection du Suisse. Non, Benoît Paire, c’est plutôt notre voisin de pallier surdoué, mais caractériel. Si vous allez le voir jouer, vous ne savez pas si vous allez assister à un match génial, à une purge ou à une colère mémorable. Virginie Phulpin aime bien ce principe d’incertitude dans un sport où tout est calculé au millimètre.
Alors parfois, Benoît Paire dérape. Il balance sa raquette, son match, ou des énormités, ça dépend des jours. Comme à Wimbledon, quand il disait que tout était pourri dans ce tournoi. Ou à Shanghai, il y a 15 jours, quand il s’est mis à hurler sur le court qu’il voulait rentrer chez lui, qu’il n’en pouvait plus d’être là. Tout peut sortir de sa bouche, tout peut sortir de sa raquette. Un coup magique, un autre 10 mètres dehors. Oui, parfois ça démange de lui dire d’aller ranger sa chambre. Tape dans la balle, pas sur tout ce qui bouge ! En 2013, il avait traité le public de Bercy d’abrutis. Sympa. Ce lundi soir, il s’est réconcilié avec les spectateurs. "OK, je méritais de me faire siffler à l’époque. Mais regardez, je fais des efforts". Et le public l’a soutenu pour l’aider à gagner. C’est avec des personnalités comme ça qu’on peut vraiment voir un échange entre le joueur et les spectateurs. Ca fait du bien, non ?
Mais Benoît Paire ne sera jamais numéro 1 mondial ?
C’est sûr. Il a 30 ans, il boucle la meilleure saison de sa carrière. Deux tournois gagnés et deux huitièmes de finale en grand chelem. Donc non, il ne sera jamais numéro 1 mondial. Mais la semaine dernière, après son élimination à Bâle, il a déclaré qu’il était quand même un champion, que ça nous plaise ou non. Il a raison. Quand on est 25e joueur du monde, on est un champion. Mais il n’est pas que ça. C’est lui qui le dit : "J’adore le tennis, mais j’aime aussi plein d’autres choses. Comme faire la fête avec ses amis". Sur son Instagram, on le voit beaucoup avec un verre à la main et la musique à fond. Et alors ? Il ne sera jamais Rafael Nadal, qui s’est marié samedi dernier, a pris son dimanche de repos avant de se remettre au boulot dès le lundi. Non, ça n’est pas le genre de Benoît Paire. Virginie Phulpin adorerait le voir gagner à Bercy justement pour ça. Parce qu’il relativise, qu’il profite de la vie, et qu’il montre ses failles. Il rend le tennis plus humain.