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SAISON 2021 - 2022

Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin s'intéresse au projet de loi examiné au Sénat qui prévoit d’instaurer la parité dans les instances dirigeantes du sport. Selon elle, c’est une excellente nouvelle.

Le Sénat examine aujourd’hui et demain la proposition de loi « Démocratiser le sport ». Dans ce texte, il y a un article consacré à la gouvernance du sport. La ministre Roxana Maracineanu veut instaurer la parité hommes femmes dans les instances sportives nationales dès 2024. 

L’égalité entre les femmes et les hommes dans le sport ne peut pas en permanence être remise à plus tard. La France va organiser les jeux olympiques et paralympiques de Paris en 2024, ça ne vous aura pas échappé. Et ces jeux seront symboliquement les premiers de l’histoire à être totalement paritaires, avec le même nombre d’athlètes femmes et hommes en piste. C’est joli sur le papier, mais ça ne peut pas être une fin en soi. Ça doit au contraire être le point de départ d’une vraie égalité. Et elle se construit d’abord dans les instances dirigeantes du sport en France. Ca part du haut de la pyramide. Vous savez, le fameux ruissellement. Quand vous n’avez que des hommes ou presque pour prendre les décisions, qu’on le veuille ou non, le sport au féminin ne sera jamais la priorité. Les chiffres sont parlants. Seules 18 femmes sont à la tête d’une des 113 fédérations sportives en France. 18 femmes pour 95 hommes. Il n’y a rien qui vous choque ? On prononce des grandes phrases sur l’égalité, la main sur le coeur, mais dès que la machine se grippe, dès qu’une crise fait tanguer le bateau, comme la crise sanitaire par exemple, on remet l’égalité aux calendes grecques, parce que vous comprenez, on a des dossiers plus urgents à gérer. Là, avec cette proposition de loi, il y a une vraie opportunité de passer des paroles aux actes. 

Est-ce qu’on a besoin d’en passer par la loi pour arriver à la parité ?

 

Si on ne compte que sur le changement des mentalités et les bonnes paroles, rien n’évolue. Il y aura toujours une bonne excuse pour remettre la question à plus tard. Seule la volonté politique fait bouger les lignes. Et là, en l’occurrence, la ministre des sports, Roxana Maracineanu, s’est engagée fortement dans cette voie avec cette proposition de loi. Avec ce chapitre sur la gouvernance du sport, et l’instauration de la parité dans les instances nationales du sport à partir de 2024. Je dis bien les instances nationales, on sait qu’au niveau local, ça peut prendre un peu plus de temps, et on parle de 2028. Les sénateurs ont supprimé un point important du texte, qui est le non-cumul des mandats. Et ça c’est un vrai frein au changement. Le renouvellement des dirigeants se fera aussi si les élus ne peuvent pas se représenter et garder leur siège ad vitam aeternam ou presque. N’ayez pas peur, il y aura des femmes compétentes pour siéger au sein des bureaux exécutifs des fédérations. On parle souvent d’héritage des jeux olympiques et paralympiques sans savoir exactement ce que ce terme recouvre. Si 2024 est à la fois l’année des premiers jeux égalitaires et de la parité dans les instances sportives, là, ce serait un vrai héritage.