Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin s'intéresse à l'Open d’Australie qui s'ouvre sans Novak Djokovic, expulsé de Melbourne après l'annulation de son visa.
L’open d’Australie a commencé cette nuit à Melbourne. Sans Novak Djokovic bien sûr. Le numéro 1 mondial a lui pris l’avion pour rentrer en Serbie après son expulsion. Le tennis devrait reprendre ses droits maintenant, mais l’affaire Djokovic ne va pas s’éteindre aussi facilement.
Jamais on n’avait autant parlé de l’Open d’Australie que cette année. Et pourtant jamais on n’avait moins parlé de tennis. Les mots vaccin, test PCR, visa, fraude, tribunal, appel et expulsion ont remplacé les revers croisés, les services gagnants et les amorties pendant 15 jours, laissant le premier grand chelem de l’année groggy au moment même où les premières balles s’échangent sur les courts. Est-ce que le tournoi va profiter de l’affaire Djokovic pour captiver les spectateurs comme jamais ou est-ce que le bad buzz va détourner les regards de la Rod Laver Arena en cette édition 2022 ? Difficile de répondre aujourd’hui, mais on sait déjà que cet open d’Australie ne ressemblera pas aux autres. Voir le numéro 1 mondial reconduit à la frontière quand le tournoi commence, ça ne fait plaisir à personne, sans minimiser les fautes dont il s’est rendu coupable. Il y a des sentiments mêlés de gâchis et de rancœur qui ne vont pas s’envoler comme par miracle au rythme des premiers échanges.
Ce matin, on pourrait se réjouir de la victoire de Gaël Monfils ou souligner la balade de santé de Rafael Nadal. Mais en fait tout va être décrypté par le prisme de l’affaire Djokovic. Regardez ce matin celui qui a remplacé le numéro 1 mondial dans le tableau, le lucky loser italien Salvatore Caruso, est opposé au Serbe Miomir Kecmanovic. Pas exactement la même affiche ! Et tous les joueurs qui se trouvent dans cette partie du tableau ont vu leur horizon s’éclaircir avec l’absence de Djokovic. Alors que si vous êtes dans l’autre moitié du tableau, vous avez le droit de vous dire que le tirage au sort a été complètement faussé par la présence du Serbe puis son retrait. Jusqu’à la finale, on va en parler.
On se demande aussi s’il y a un pilote dans l’avion Open d’Australie.
Craig Tiley, le patron de Tennis Australia et du tournoi, n’a plus grand-chose à faire là. Et d’ailleurs en Australie il y a une petite musique qui commence à devenir plus forte, pour demander sa démission. Je ne vais pas revenir sur tous les manquements dont Novak Djokovic s’est rendu coupable, je crois qu’on en a assez parlé. Mais il n’est pas le seul responsable dans cette histoire. Face à lui, il y avait Craig Tiley, qui voulait absolument faire venir le numéro 1 mondial à Melbourne.
Si Novak Djokovic s’est bien cru au-dessus des règles, il l’a bien conforté dans cette erreur de jugement. Et aujourd’hui Craig Tiley ressort complètement décrédibilisé alors que son tournoi commence à peine. Ca devrait être les 15 jours les plus importants de son année. Ca va surtout être un chemin de croix vers la sortie.