Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin s'intéresse à la liste des 22 joueurs de football retenus pour les Jeux Olympiques. Le problème, c’est que les clubs ne veulent pas libérer leurs joueurs. Les rapports entre le foot et l’Olympisme sont complexes. Selon elle, il faut savoir ce que l'on veut.
C’est aujourd’hui que la fédération française de football annonce sa liste de 22 joueurs retenus pour les jeux olympiques de Tokyo. L’exercice est difficile, plusieurs clubs refusent de libérer leurs joueurs pour ce tournoi olympique. Pour Virginie Phulpin, il va falloir que le football clarifie ses rapports avec les JO.
Les jeux, tu les aimes ou tu les quittes. Parce que cet entre-deux commence à être pesant. Et l’équipe de France va partir aux JO sans avoir la meilleure équipe possible. C’est tentant d’accuser de tous les maux les clubs qui refusent de laisser leurs joueurs participer aux Jeux olympiques. Ils les privent d’un rêve de sportif. Ils méprisent à la fois les joueurs et l’histoire du sport. Et ils montrent à quel point ils n’ont que faire du tournoi olympique, ce qui est tout de même un peu gênant alors que Paris 2024 approche. Oui, c’est tentant.
Mais est-ce qu’on peut véritablement en vouloir à ces clubs récalcitrants ? Virginie Phulpin n'est pas sûre. Pour les autres sports, tout s’arrête pendant les JO, qui est le Graal absolu. Pour le football, la FIFA et l’UEFA n’ont toujours pas prévu de trêve internationale pendant les jeux par exemple. C’est à dire que les championnats se déroulent normalement, ils continuent leur petit bonhomme de chemin comme si les JO n’avaient pas lieu. Ils ne font pas partie du calendrier du football.
Vous ne pensez pas qu’il est là, le problème ? On peut presque comprendre ces clubs peu enclins à laisser filer un de leurs joueurs, un de leurs salariés, alors que leur activité habituelle continue, simplement pour la beauté du geste. Certains le font, ils libèrent leurs joueurs, et on peut saluer leur attitude sportive. Mais les autres se cachent derrière le règlement de la FIFA. Pas de trêve, pas d’obligation. On peut regretter leur attitude, mais on peut la comprendre.
Les relations entre le football et l’olympisme ont toujours été complexes.
C’est peut-être le moment de clarifier les choses. Soit les instances du football considèrent les jeux olympiques comme un rendez-vous essentiel, et la FIFA doit alors bloquer les dates du tournoi olympique pour le sacraliser en quelque sorte, et elle écrit noir sur blanc que les clubs ne sont pas autorisés à dire non quand un de leurs joueurs est convoqué en équipe nationale olympique. Soit on considère que les jeux olympiques ne sont pas importants pour le football, et vice-versa d’ailleurs.
Et on peut aller jusqu’à retirer le football des JO. Du foot, on en voit à longueur d’année, les compétitions se multiplient, et les jeux peuvent être un moment où le foot laisse la place à des sports moins dévoreurs de temps et d’images en mondovision.
Pourquoi pas, c’est une réflexion qu’on peut avoir. En fait, c’est le flou artistique autour du foot et des jeux qui crée les problèmes, et la FIFA qui veut jouer sur tous les tableaux. Une clarification me semble nécessaire, ça éviterait quelques psychodrames.