Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, Virginie Phulpin s'intéresse à l'élection de Brigitte Henriques à la tête du Comité national olympique et sportif français. Elle succède à Denis Masseglia. Depuis sa création en 1972, c'est la première fois qu'une femme est élue pour le diriger.
Brigitte Henriques est la nouvelle présidente du CNOSF. Elle a été élue hier à une large majorité, et c’est la première femme à prendre la tête du mouvement sportif français. Pour Virginie Phulpin, c’est tout sauf un détail.
Il n’y a rien de plus agaçant que quand on dit "une femme" est élue présidente, "une femme" prend la tête de telle société, "une femme" va diriger le mouvement sportif français. Ces femmes ont un nom. En l’occurrence ici il s’agit de Brigitte Henriques. Et Virginie Phulpin adorerait ne pas préciser sa qualité de femme.
C’est un fait, c’est la première depuis que le comité olympique français existe, c’est à dire depuis 49 ans exactement. Dans un pays où sur les 108 fédérations sportives seules 14 sont dirigées par des femmes, on a le droit de considérer que c’est une date importante, et que le plafond de verre commence à se fissurer. Bienvenue au 21ème siècle, on vient de découvrir la moitié de l’humanité, et ça se fête !
D’ailleurs Brigitte Henriques a tout de suite eu un message pour les femmes après son élection. "Vous pouvez le faire, il faut oser faire acte de candidature". Virginie Phulpin est persuadée que ce genre d’exemple va amener des femmes à prendre confiance et à se dire que c’est possible. La nouvelle présidente du CNOSF a aussi fait référence à Alice Milliat dans son discours. Il y a quelques mois, personne ou presque ne connaissait le pendant féminin de Pierre de Coubertin, celle qui a fait entrer les femmes aux jeux olympiques. Aujourd’hui elle a sa statue dans le hall du comité olympique, et son nom est un peu moins inconnu.
Le projet de Brigitte Henriques, c’est de redonner toute sa place au sport, qui a été malmené pendant la crise sanitaire
Parce que Brigitte Henriques n’est pas juste là parce qu’elle est une femme, elle a aussi un programme. Avec de gros chantiers à mettre en place. La réussite des jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, et donc redonner sa place au sport et le faire peser en tant qu’acteur politique. Sur ce deuxième point il y a du boulot. Le sport est un nain politique en France, il représente moins de 1% du budget de l’Etat, c’est dire à quel point il est malmené.
On espère qu’avec la crise que l’on traverse, on s’est un peu plus rendu compte de l’importance du sport, aussi bien du point de vue sanitaire que social, pour toutes les générations, et que ce constat et les beaux discours qui vont avec seront suivis de décisions politiques importantes.
Brigitte Henriques a une lourde tâche qui l’attend : que le CNOSF pèse enfin dans la politique du pays, ce qui a de moins en moins été le cas au fil des ans. Vous voyez, maintenant qu’elle est élue, on va arrêter de répéter sans cesse que c’est important qu’une femme prenne les rênes du sport français, et on va s’attacher aux travaux à mener. Même si la parité en fait partie, quand même.