Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur l'accord entre la fédération française de rugby et la ligue pour la tournée d’automne du XV de France.
La guerre est finie entre la fédération française de rugby et la ligue. Les deux parties sont arrivées à un compromis sur la mise à disposition des joueurs pour les matches du XV de France. Pour Virginie Phulpin, on a échappé au pire mais l’image du rugby en ressort écornée et l’équipe de France affaiblie.
Si on veut être bienveillant, on va dire que l’honneur est sauf. Heureusement que la fédé et la ligue ont fini par trouver un accord parce que la farce à la française comme l’appellent les Gallois, avait assez duré.
Le rugby français est dans un marasme total avec la pandémie, à tous les niveaux. Les dirigeants ont donc mieux à faire que de s’écharper jusque devant les tribunaux. Ils ont passé des semaines à batailler autour de cette question de la mise à disposition des internationaux pour les matches du XV de France cet automne.
La fédé avait son programme de six matches et ne voulait pas y toucher. La Ligue en voulait moins pour que les clubs ne soient pas trop privés de leurs meilleurs joueurs. Et personne ne voulait bouger. Une guerre des tranchées. On ne sait pas si c’est le couvre-feu qui a fini par leur donner des idées d’union nationale, mais un accord a enfin été trouvé ce jeudi. Il prévoit toujours six matches pour le XV de France, mais les joueurs convoqués n’en disputeront pas plus de trois chacun. Ça veut dire qu’ils pourront aussi jouer en club. Ça s’appelle un compromis. Il y en a des bons. Mais celui-là sert juste à éviter le ridicule. Sinon, il ne satisfait pas grand monde.
On a surtout l’impression que le XV de France ressort affaibli de cette guerre.
Le sélectionneur, Fabien Galthié, a un grand principe : l’excellence pour le XV de France. Vouloir les meilleurs pour jouer en Bleu, ça paraît logique. Mais là, il va devoir à chaque match bricoler une équipe sans avoir tous les joueurs qu’il souhaite à sa disposition. Comme si le XV de France n’était plus la priorité absolue. D’ailleurs, la priorité, on ne sait plus trop où elle est. À force d’oublier de se parler et de négocier, on ne sait plus trop où veut aller le rugby français.
C’est Jean-Baptiste Elissalde, l’entraîneur de la défense du club de Montpellier, qui dit dans l’Equipe que même les joueurs ne comprennent pas grand-chose à ces batailles interminables. Ça en dit long…
Avec cet accord, les apparences sont sauves, le XV de France va bien pouvoir jouer contre le Pays de Galles dans huit jours, on a échappé au pire. Mais le mal est profond, on peut avoir un nouvel acte de cette farce à la française au moment du Tournoi des six nations.
À un moment, ce serait bien que le rugby français cesse d’être le plus bête du monde.