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L'évolution à travers le temps du moniteur de ski, de Popeye à Fernand. 

La 1ère secousse du tire-fesse … Le raidissement des adducteurs… Une vieille qui s’accroche… Un môme qui s’étale… Un flocon qui tombe…Une Etoile inaccessible…Le manteau blanc tout autour… Un pull rouge, tout en haut de la pente… Flexion, extension… Plantez et replantez, qu’il disait… Une histoire de bâton, avec laquelle on a bassiné le pauvre Jean-Claude Dus tout au long du  film…. Le planté de bâton… L’éternel problème du débutant et l’un des ressorts comiques des Bronzés à Val d’Isère… La BO de Pierre Bachelet, une gorgée de liqueur d’échalotes…. Les vacances au ski à la toute fin des années 70… L’époque des rossignols de plus de 2 mètres et des cols roulés en acrylique

40 ans plus tard, les doudounes ou remplacé les anoraks et  le carbone, le contreplaqué… Les cache-oreille ont perdu leurs poils et les fuseaux leur moiteur d’autrefois : La sueur est toujours là, mais plus personne ne la sent… L’âge venu du snowboard et du snowkite, de la Go-Pro et de la combinaison hyper-technologique… Intemporel, au milieu de ces grands chambardements : Le Moniteur de ski, le Mono… Solide comme un roc, un pic… Une Montagne ! Un Demi-Dieu vivant pour les tous Petits, le temps d’un séjour… Sa bienveillance, son sourire permanent… Ce même sourire qui va rapidement exaspérer les plus grands…  Ce sourire sans regard, masqué à longueur de cours, par des lunettes sans lesquelles, le Mono serait un Roi aveugle dans la neige… Ses lunettes et leurs empreintes blanches, une fois déchaussées… Son visage bicolore… Une coquetterie, que lui seul, pense pouvoir se permettre… Ridicule chez les autres… Ce Mono bronzé, lovelace enjôleur et taquin, toujours caressant avec la belle brune en combi blanche, aux  lèvres lipstickées, à la mandarine…. Le même Mono, beaucoup moins complaisant, avec l’ado empoté du groupe ou le mari con-con de la belle brune

Le Mono, un véritable prédateur des neiges, vous diront tous les cocus des sports d’hiver… Pire qu’un Yéti en rut, renchériront ceux qui ont laissé, sur les pistes, des fiançailles ou un mariage…  Un Mono Maniaque obsédé par la Godille et la Gaudriole… Le Mono, qui une fois la saison terminée, s’enfuit sans demander son reste… Laissant derrière lui un fumet de caribou et un accent trainant dans l’oreille de femmes encore alanguies …  L’appel de la mer… Les cours de catamaran ou de plongée de juin à septembre… L’été… Le temps de se faire oublier

Le Mono Popeye sur un versant de la montagne… Le Mono Fernand sur l’autre versant… Fernand comme Fernand Bonnevie, du nom du vrai Moniteur de Ski de Michel Blanc dans les Bronzés… Pas un rôle de composition : Un brevet national décroché en 1939, 6 décennies de cours à Val d’Isère : Des élèves comme Gabin ou Giscard…  Fernand Bonnevie parti pour le Paradis Blanc, en 2013, à l’âge de 98 ans… Fernand, le Mono des Origines… Un vrai montagnard, sans artifice et sans autobronzant…  Pas le genre câlin ni baratineur, un Mono du cru, taiseux et économe qui, une fois l’été revenu, monte en alpages avec son troupeau ou descends de sa station pour faire ses heures au péage du coin

Entre Popeye et Fernand… Un Monde… Le Grand écart… 2 tribus singulières qui n’ont en commun que leur soif de génépi, une fois la nuit tombée, et leur inusable pull rouge, qui n’a pas pratiquement pas bougé depuis 1958…  Leurs écussons  ESF, exhibés comme des étoiles de shérif, gardiens des cimes… L’ESF ou l’Armée Rouge… 17.000 soldats de la glisse, déployés sur nos Montagnes… Une armée Rouge de plus en plus féminine au fil du temps… Des Monitrices aussi musclées que gracieuses, des femmes infiniment aimables auxquelles on évitera ce matin une caricature un peu trop bronzée