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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Il n’y a pas de « petits » candidats, mais concrètement  un certain nombre d’entre eux peine à obtenir la visibilité souhaitée dans les grands médias. Les réseaux sociaux sont une alternative qu’ils exploitent, avec plus ou moins de succès.

 

« Internet contredit la notion même de petit candidat », c’est François Asselineau, le candidat de l’Union Populaire Républicaine qui l’affirme. Et l’illustre.

Inconnu du grand public il y a quelques mois, il a fait d’internet son atout visibilité. Il en a même fait un argument de campagne. Sur ses affiches, dans la rue, on peut lire « 2,6 millions de connexions sur UPR.fr  – F Asselineau est connecté à la France». Pour la France, il faudra voir… mais pour ses militants en tous cas, la « révélation » a eu lieu sur internet. Beaucoup l’ont découvert sur Youtube, où le candidat poste de longues vidéo-conférences. Ses militants forment maintenant une cyber-communauté ultra motivée. Sans relâche, ils commentent les articles, les forums, les réseaux sociaux, inondent de mails les rédactions. Leur but : dénoncer le mauvais traitement médiatique infligé à leur candidat et rétablir la balance.

La balance, ce n’est malheureusement pas grâce aux réseaux sociaux qu’elle penchera du côté de Jacques Cheminade ou de Nathalie Arthaud. Eux plafonnent à 3 ou 4 000 followers sur Twitter.

(A titre de comparaison, c’est 80 fois moins que Michel Grossiord, qui pourtant n’est pas candidat à l’élection présidentielle.)

Pour Jacques Cheminade on comprend : il a déclaré en 2007 «  les réseaux sociaux sont comme un camp de concentration sans larmes ». Visiblement, ce n’est pas son truc. Mais Nathalie Artaud ou même Philippe Poutou ont peut-être raté un coche en n’investissant pas assez ces réseaux, en n’innovant pas sur le digital. Quand on voit le succès d’un JL Melenchon sur Youtube… il y a clairement là une voie pour les candidats alternatifs.

 

Et pour les autres ? Nicolas Dupont Aignan, Jean Lassalle…

 

Alors là, c’est une autre stratégie. Pas d’armée numérique, il faut faire le boulot soit même. Créer son propre buzz, tenter un coup.

C’est ce qu’a fait Nicolas Dupont Aignan en quittant le plateau du 20h de TF1. Il protestait contre le principe du débat à 5 candidats. Résultat, la vidéo a tourné en boucle sur Facebook. 14 millions de vues et une invitation chez Cyril Hanouna plus tard, sa côte a explosé sur les réseaux sociaux. Et les sondages ont suivi, dans la foulée il y a gagné autour de 2 points.

2 points, c’est sans doute ce dont rêve un autre candidat qui… lui aussi… parfois… tente des coups.

Il s’agit de Jean Lassalle : « Je sais que je tiendrai tête à Trump et à Poutine, parce que moi j’ai eu affaire aux ours et aux loups et aux cavernes. »

Le  député des Pyrénées-Atlantiques et candidat indépendant… Avec ce type de punchlines (ici au micro de BFM, mais il en existe bien d’autres), il est en passe de devenir LA mascotte des réseaux sociaux. Rhabillé par les internautes d’une peau de bête façon Leonardo Di Caprio dans The Revenant, il peine pourtant à dépasser 1% d’intentions de vote.

Heureusement, à partir du 10 avril, les medias seront soumis à la règle de l’égalité du temps de parole.  Alors, pour ces petits candidats, plus besoin de buzzer pour exister.