Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.
Claire vous allez nous résumer le match qui a opposé cette semaine François Bayrou aux réseaux sociaux, et inversement.
Mercredi dernier, François Bayrou annonce sa démission. Dans son discours, il laisse entendre qu’il est victime de dénonciations anonymes, il sous-entend une forme de complot. Il charge alors, à deux reprises, les réseaux sociaux.
La dénonciation fait désormais système avec les réseaux sociaux, avec la presse
(Et une deuxième pour ceux qui n’auraient pas bien compris)
Si une dénonciation, anonyme et non fondée reprise dans cette cocotte-minute que constituent réseaux sociaux, justice et médias, suffit à provoquer de telles vagues, comment se défend-on ?
Les réseaux sociaux, le nouvel ingrédient qui finit par faire siffler la cocotte-minute. Avec leur flux d’information en continu, leur goût pour les grands déballages… ils participent c’est vrai à l’exigence croissante excessive diront certains, de transparence des élus.
Qui plus est, ils amplifient n’importe quelle accusation, en mêlant faits avérés, suspicions et fakes news, jusqu’à peser sur les décisions politiques, c’est le cas de F. Bayrou si on en croit ses dires. Tout ça en accélérant le temps et l’emballement médiatique, comme on l’a bien vu dans l’affaire Fillon.
Mais si François Bayrou charge les réseaux sociaux, ceux-ci le lui rendent bien…
Oui, sur Twitter, sous couvert de blagues potaches, les internautes rappellent à François Bayrou, positionné comme victime, l’ironie de sa situation.
Il y a ceux par exemple qui vantent l’efficacité de son projet de loi de moralisation de la vie publique.
Je cite - «Chapeau, Bayrou c’est le seul mec victime de sa propre loi avant même qu’elle ne soit votée,» peut-on lire par ici.
Et puis par-là, il y a ceux qui détournent les métaphores pour rappeler la vraie raison de son départ du gouvernement.
Encore un tweet : « Vous voyez ce que c’est le manspreading ? Dans le métro en général, c’est quand un type gênant prend bien plus de place que nécessaire. En France, on appelle cela une François Bayrou. »
Enfin, il y a ceux qui rappellent qu’avant de critiquer les réseaux sociaux, le ministre sortant n’hésitait pas à jouer de leur ambiguïté. Comme par exemple quand, pour soutenir librement Marielle de Sarnez sur Twitter, il avait fait disparaître la mention « Ministre de la justice » de son compte pour ne laisser que « Maire de Pau ».
Mais c’est son dernier tweet que retiennent les internautes. Je le cite : « Le Ministère de la Justice était passionnant, j’y ai découvert des personnalités et des parcours exceptionnels ». Tous sont unanimes : belle conclusion pour un rapport de stage.