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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

A chaque élection désormais revient la suspicion d’une ingérence russe, qui se ferait notamment par le biais des réseaux sociaux. Après les Etats-Unis, le référendum catalan, c’est au tour de l’Angleterre de se poser la question. Et la réaction de Theresa May a été particulièrement commentée dans la presse britannique.

 

Quels sont les soupçons qui pèsent sur la Russie ? Ceux d’une opération de destabilisation menée sur les réseaux sociaux à 48h du referendum sur le Brexit. Des chercheurs ont découvert cette semaine 150 000 comptes Twitter localisés en Russie et qui auraient publié des milliers de messages pour semer le trouble et influencer le scrutin.

 

Lundi soir, Theresa May a pris la parole pour dénoncer - je cite - la guerre de l’information menée par la Russie pour affaiblir les démocraties occidentales. Et termine avec cet avertissement, plein de poigne :

 

https://www.youtube.com/embed/Gs5GQ7o5cFo?start=50

 

Sur Twitter le Ministère des affaires étrangères russe dément, et avance la thèse suivante : la Russie sert de « rideau de fumée » à Theresa May, qui veut faire oublier aux Anglais le casse-tête du Brexit.

 

Dans la presse britannique, même si on prend le sujet de l’ingérence russe au sérieux, on avance aussi plusieurs interprétations. L’avertissement viril de Theresa May remplirait plusieurs fonctions.

 

Premièrement : se démarquer de Donald Trump, dont elle avait un temps semblé se rapprocher. Le président américain a déclaré la semaine dernière au sujet de l’ingérence russe dans son propre pays : « J’ai posé plusieurs fois la question à Vladimir Poutine. Il m’a assuré qu’il n’avait rien fait. Je le crois »

 

Deuxième objectif pour Theresa May : recadrer son rival Boris Johnson, ancien maire de Londres et secrétaire d’état aux affaires étrangères. Il doit se rendre en Russie la semaine prochaine et il n’est pas tout a fait du même avis qu’elle sur les soupçons d’ingérence. Ecoutez ce qu’il répond à un journaliste qui lui pose la question :

 

http://www.bbc.com/news/av/embed/p05lq4j3/41829717

 

Niet niet niet « Not a sausage », qu’on pourrait traduire par « rien de rien » Mais il y a plus goguenard encore que Boris Johnson. C’est le compte Twitter de l’ambassade russe en Angleterre. Il a coutume de pratiquer une forme d’humour diplomatique assez étrange pour un compte officiel. Il a entre autres publié cette semaine une photo de Theresa May. Ça se passe au même diner où elle a prononcé sa mise en garde à l’attention de la Russie. On la voit en train de boire un verre de vin. Et l’ambassade commente avec cette légende cryptique : « Nous aussi Theresa nous SAVONS ce que vous faites ».