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SAISON 2017 - 2018, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

Un an (ou presque) de présidence Trump, c’est aussi un an de tweets. En un an, Twitter est devenu l’un des principaux canaux de la parole présidentielle aux Etats-Unis. Et ça c’est totalement nouveau. Ça commence en juin 2015, Claire vous nous refaites le film de cette « révolution » à travers ses étapes clés.

Juin 2015, Donald Trump annonce sa candidature.

Sur Twitter le monde découvre son style: Des majuscules, des insultes. Des tweets compulsifs, à toute heure du jour et de la nuit.

Trump, lui, découvre la puissance de l’outil. Il l’utilise pour s’adresser directement à sa base électorale pendant la campagne.

Mais Président, c’est sûr, il ne pourra plus tweeter comme ça. C’est lui qui le dit. Ecoutez, on est en avril 2016, dans un meeting de campagne, 6 mois avant son élection :

« Vous savez, j’ai tweeté aujourd’hui. Mais ne vous inquiétez pas je ne tweeterai plus quand je serai Président. Tout ça n’est pas présidentiel ! »

Sauf que la première semaine de sa présidence il gagne 1 million et demi d’abonnés sur Twitter et délaisse le compte officiel POTUS, privilégiant son compte personnel pour communiquer. C’est le premier président à faire ça. Il tweete jusqu’à 6 fois par jour et conserve « sa patte ». En janvier 2017 il a déjà insulté 350 personnes sur Twitter, c’est le NYT qui tient les comptes. Pas de changement en vue donc, mais il a une bonne raison pour cela. C’est ce qu’il explique à Fox news dans une interview début 2017 :

La contrer, et la contourner. Plus besoin des médias, le président américain fait ses déclarations directement sur Twitter, à ses 42 millions d’abonnés. Le  « tweet-communiqué de presse », ça c’est une invention de Trump ! Sur Twitter, un compte parodique republie tous ses tweets sur un papier à en-tête de la Maison –Blanche, comme une parole officielle. Ça résume bien la situation.

Vous disiez qu’il utilise Twitter pour contourner les medias, c’est vrai mais le mot est presque faible, c’est aussi beaucoup pour les attaquer, les discréditer.

Oui et vous savez quel est le tweet le plus partagé de l’histoire de Trump sur Twitter ? Une vidéo où on le voit sur un ring, cogner un boxeur dont la tête a été remplacée par le logo de CNN.

Et ce n’est pas qu’une image. Boxés, chahutés, et surtout tenus à l’écart, les medias se sont retrouvés à relayer et analyser le moindre tweet de Donald Trump. Une façon de s’adapter à la nouvelle communication présidentielle, mais aussi paradoxalement de nourrir la bête.

Cette semaine d’ailleurs, nombre d’articles reviennent sur sa première année de présidence par le prisme de ses tweets. Cette chronique y compris.  Et même Emmanuel Macron interviewé dans le dernier Time Magazine commente – l’air de rien- les tweets de Donald Trump.

« Je ne tweete pas moi-même, et je ne suis personne sur Twitter, car ce n’est pas compatible avec le type de distance qu’un président doit avoir pour gouverner et présider. Je ne pense pas qu’un président puisse réagir à chaque instant sur ce type de media, ou sur tout autre media. Il faut du temps, de la distance, il faut recouper et vérifier les informations… pour comprendre si vous devez réagir… ou vous abstenir »

On l’aura compris, la méthode Trump, très peu pour le président français, enfin presque. Le tweet d’Emmanuel Macron le plus partagé lui a été inspiré directement par le président américain. C’était suite au retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris… Le fameux « Make our Planet Great Again ».