La brioche aux pralines a une généreuse histoire à partager. Plongez dans "le décolleté" rose de cette pâtisserie en forme de sein.
En ces temps mouvementés, à défaut de se cacher dans les jupes de maman, on va se consoler avec un dessert très "en formes". Aujourd'hui nous accueillons au "sein" du Grand Direct des Régions, une brioche en forme de poitrine. Presque freudien, mais totalement assumé, puisque cela fait un moment qu'elle est là ! La brioche se réfère à une légende du troisième siècle après JC, qui la lie à Sainte Agathe, une martyre sicilienne. A l'époque cette femme repousse les avances du pro-consul romain qui cherche à lui faire abjurer sa foi. Mais Agathe est une coriace, elle ne se laisse pas faire. De rage et un peu vexé, le gouverneur romain demande à ce qu'on lui coupe les seins. Une poitrine qui repoussera miraculeusement le lendemain. Agathe finira sur le bûcher, mais lors de sa mort un phénomène étrange se produira : un tremblement de terre qui tue tous ses bourreaux. Ce n'est qu'en 1713 que la Savoie va s'approprier la légende, après le rattachement de la Sicile au Duché. Les femmes vont alors prendre l'habitude de confectionner ce gâteau le 5 février, jour anniversaire de la sainte. Plus proche de nous on raconte qu'au 19ème siècle une femme épouse Pierre Labully, et amène à St Genix la recette de la brioche aux pralines. Ce n'est pour l'heure qu'une brioche boursoufflée avec quelques pralines dessus. En 1880 Pierre Labully va avoir l'idée de mettre les pralines à l'intérieur. Car c'est bien connu : ce qui se passe à l'intérieur se voit à l'extérieur, double dose de pralines du coup.
On imagine que ça se voit sur la balance aussi...
Oui, il faut dire que la brioche est "mammairement" sur-dotée. Il ne faut pas moins de 24 heures pour faire ce côté, car il faut pétrir deux levains : un le soir, qu'on appelle le "chef", et l'autre le matin vers 4h. Il faut un sacré tour de main pour disposer harmonieusement les pralines, car chaque portion doit en contenir autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ni trop car la pâte serait trop chargée, ni pas assez car elle serait trop sèche. La tradition veut qu'on le moule dans un petit moule en bois de tilleul. On y dispose ces boules de pâte légèrement aromatisées à la fleur d'oranger et l'on y saupoudre des pralines et de gros grains de sucre.