Une étude menée par des médecins américains indique que la kétamine, habituellement utilisée comme anesthésique, pourrait considérablement réduire la douleur des malades atteints de très fortes migraines.
C'est une découverte qui pourrait donner de l'espoir aux patients qui vivent au quotidien le calvaire des migraines dites incurables. Les médecins de l'hôpital de l'université Thomas Jefferson, à Philadelphie, aux États-Unis, ont étudié le cas de 61 patients qui souffraient de migraines chroniques et pour lesquels aucun traitement ne fonctionnait. La solution pourrait venir de la kétamine, nous rapporte Gérald Kierzek, médecin d'Europe 1.
Mais déjà, qu'est-ce que la migraine ?
"C'est un mal de tête particulier, pas une banale céphalée", tient-il à souligner. Des critères précis peuvent aider à établir ce diagnostic : "des crises qui durent entre quatre heures et trois jours, l'impression du cœur qui bat dans la tête, des nausées ou des vomissements, une gêne visuelle ou une gêne au bruit", précise le spécialiste. On parle de migraine chronique quand cela dure depuis plus de trois mois.
Reconnaître ce qui calme ou ce qui déclenche les migraines. "Ce qui est capital pour la prescription d'un traitement, c'est de tenir un agenda du migraineux", avance l'urgentiste. "Certains facteurs alimentaires vont déclencher les crises. Tout comme le stress. La première chose à faire est donc d'éviter tout ce qui peut provoquer une crise", souligne-t-il. Quand une crise démarre, il ne faut surtout pas attendre qu'elle s'installe, et donc prendre du paracétamol ou des anti-inflammatoires. "Si vraiment c'est handicapant, il existe des traitements de fond qui se prennent avant la crise pour éviter leur apparition", précise le médecin d'Europe 1.
Un nouveau traitement "très prometteur". Certains malades (moins d'1% des patients) sont par ailleurs atteints de migraines dites "incurables". Une étude, réalise par des médecins américains et présentée au Congrès mondial d'anesthésie et réanimation, met en avant les bienfaits de la kétamine, un puissant anesthésique sur un panel de 61 patients testés. "Quand on leur demandait d'évaluer leur douleur entre 0 et 10, ils avaient plus de 7,5 de moyenne. Après injection de kétamine, ils descendaient à 3 ou 4. C'est donc très prometteur", s'enthousiasme Gérald Kierzek. D'autres études plus poussées devraient être lancées pour confirmer ces premières conclusions.