Un homme de 39 ans, qui menaçait sa compagne et son frère, a été tué lors de l'intervention de policiers dans un immeuble de Louviers. Deux procédures ont été ouvertes : une au sujet des actes de violences qui auraient été commis par l'homme décédé, et une seconde, relative aux conditions de l'usage de l'arme par le policier, confiée à l'IGPN.
Un homme, qui aurait fait subir des violences à sa compagne et son frère, a été tué samedi lors de l'intervention de policiers dans un immeuble de Louviers (Eure), a-t-on appris auprès du procureur d'Evreux. Dans la nuit de vendredi à samedi, vers 1h30, "une patrouille de trois policiers a été amenée à intervenir suite à des violences conjugales et des violences avec arme", a déclaré à l'AFP le procureur de la République d'Evreux Rémi Coutin. Selon les premiers éléments, "un homme aurait commis des violences sur sa compagne, dans leur appartement, et son frère (de l'agresseur, NDLR) se serait interposé pour tenter de protéger la compagne et aurait reçu un coup de couteau assez grave".
Quand les policiers interviennent, ils "trouvent cet homme dans la rue avec une blessure très impressionnante au visage, le pronostic vital est considéré comme engagé et il est transporté aux urgences", d'après le magistrat. Puis, "ces trois policiers auraient voulu logiquement aller procéder à l'interpellation de l'homme et se seraient engagés dans les escaliers en colonne, les uns derrière les autres, au moment où ils arrivaient à proximité de l'appartement", selon Rémi Coutin.
L'homme "se serait précipité en direction du premier des policiers"
L'agresseur présumé "serait sorti de son appartement avec un couteau à la main, fortement alcoolisé, et aurait refusé d'obéir aux injonctions des policiers qui lui auraient demandé à plusieurs reprises de déposer son arme". "Il se serait au contraire précipité en direction du premier des policiers et à ce moment le policier aurait fait usage de son arme de service à plusieurs reprises", a indiqué le procureur.
Deux procédures ont été ouvertes, une confiée à la police judiciaire (PJ) de Rouen au sujet des actes de violences qui auraient été commis par l'homme décédé, et une seconde, relative aux conditions de l'usage de l'arme par le policier, confiée à l'IGPN. Le policier "de façon classique en la matière a été placé en garde à vue et est entendu par l'IGPN", le but étant de "déterminer si le policier a bien fait usage de son arme de service dans des conditions réglementaires", a précisé Rémi Coutin.
L'homme décédé, âgé de 39 ans, était défavorablement connu des services de police. "Sans l'intervention des collègues, on aurait certainement assisté encore et malheureusement à un féminicide", a réagi Johann Maugé, secrétaire départemental de l'Eure du syndicat Unité, disant n'avoir "aucun doute sur la légitimité de l'intervention".