VIDÉO - Chaque matin tout au long de l’été, Europe1 revient sur les grands reportages qui ont marqué la saison de la radio, en compagnie d’un reporter de la rédaction.
Le 12 juin 2014, jour de l'ouverture du Mondial à Sao Paulo. Simon Ruben, reporter au service des sports d’Europe1, est envoyé au brésil pour couvrir l’évènement. Ce jour-là, c’est le tout premier match et le reporter se retrouve dans un bidonville qui accueille plusieurs milliers de brésiliens opposés au Mondial.
Il raconte :
"Il s'agit d'un camp de fortune, où se sont regroupés les délogés du mondial. Ceux dont les maisons ont été détruites pour permettre la construction du stade d'ouverture. Ceux aussi qui se sont retrouvés incapables de payer des loyers qui ont explosé à l'approche du mondial. Alors que la compétition est sur le point de débuter, l'Etat n'a toujours pas fait le moindre geste pour aider ces milliers de brésiliens. Et ils ont trouvé refuge à quelques kilomètres de l'enceinte sportive. Dans ce village fait de bric et de broc, s'organise la lutte sociale anti mondial.
Il faut rappeler qu'en ce mois de juin 2014, la coupe du monde est très contestée au Brésil : elle coute trop cher, les opposants dénoncent depuis quelques temps déjà la gabegie occasionnée par l'événement. Une semaine avant l'ouverture, 25.000 Brésiliens ont manifesté dans São Paolo pour s'opposer à la compétition. Quant à moi, je me suis rendu quelques kilomètres du stade de São Paolo, dans ce camp fait de bric et de broc pour rencontrer ceux qui sont alors au coeur du mouvement anti mondial."
Et ce 12 juin 2014, Simon Ruben est donc aux cotés des "victimes" de la coupe du monde, avec ces brésiliens expulsés de chez eux.
"Finalement, un accord est intervenu un mois après la fin du mondial, en aout 2014. A l'époque, l'Etat a promis la construction de 2.600 logements populaires pour les délogés du mondial. Le terrain sur lequel était construit le bidonville a donc été libéré pour qu'un grand chantier puisse démarrer. Mais depuis, plus rien !
Entre temps, le Brésil a traversé une forte crise économique, et non seulement le chantier n'a jamais démarré mais en plus, une partie des expulsés du mondial sont revenus sur ce terrain pour, de nouveau, y construire leurs cabanes. Ces dernières semaines, les délogés du Mondial et le principal syndicat de travailleurs ont lancé de nouvelles manifestations. Un an après le mondial, les milliers de Brésiliens qui ont perdu leurs habitations n'ont toujours pas trouvé de solution viable."