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Le 19 avril, au sud de l'Italie, un chalutier chargé de migrants a fait naufrage faisant près de 700 morts. Un nouveau drame qui poussait les dirigeants européens à trouver d'autres solutions pour stopper ce flux. Jean-Sébastien Soldaïni était à ce moment à Catane en Sicile où sont arrivés les survivants de ce naufrage. Il y mène une enquête sur le fonctionnement des passeurs de migrants. Un travail qui révèlera l’horreur du sort des migrants.
Il raconte :
"Deux jours après le naufrage, quand les garde-côtes italiens commencent comprendre comment ça s'est passé, ils nous expliquent que la plupart des migrants qui étaient à bord de ce chalutier ne se sont pas noyés après être tombés à l'eau. Ils sont morts parce qu'ils étaient enfermés à fond de cale. Ils ont coulé avec ce navire surchargé. Et ça c'est révélateur d'une triste réalité. Les passeurs font des distinctions entre les migrants."
Des distinctions et même une hiérarchie, que le reporter expliquait en direct du port de Catane le 21 avril dernier. Ces évènements tragiques ont contribué à une prise de conscience de la part des autorités européennes sur le sujet des migrants. Elles ont désormais amorcé un programme de lutte contre les passeurs.
"Un programme qui n'en est qu'à ses débuts. Fin juin par exemple, l'Union européenne a lancé une mission en Méditerranée. Des bateaux, des avions de surveillance qui dans un premier temps patrouillent pour collecter des renseignements sur ces passeurs de migrants. Mais l'idée est d'aller encore plus loin. D'avoir la possibilité de saisir ou de détruire les navires utilisés par ces trafiquants. Le problème est qu'il faudrait pouvoir intervenir dans les eaux libyennes. Impossible sans l'accord de l'ONU ou des autorités libyennes."
Il va pourtant falloir trouver une solution car le flux de migrants n'a jamais été aussi important. Ils étaient 137.000 à avoir traversé la Méditerranée au cours du 1er semestre 2015. Un record. Et c'est deux fois plus que l'an dernier à la même époque.