La campagne express pour les législatives anticipées avance dans la majorité présidentielle, alors qu'une deuxième salve d'investiture a été dévoilée jeudi. Plusieurs membres du gouvernement se lancent dans ces élections, notamment le Premier ministre, qui soutient également ses collègues macronistes dans leurs fiefs.
Plusieurs membres du gouvernement se portent candidats aux législatives : le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dans son fief du Nord, mais aussi le chef de la diplomatie, Stéphane Séjourné dans les Hauts-de-Seine ou encore Gabriel Attal dans ce même département. Le Premier ministre se rendait ce jeudi dans le Pas-de-Calais pour soutenir l'un des candidats Renaissance sur une terre RN, à Boulogne-sur-Mer.
"Pas du genre à baisser les bras"
Ce premier déplacement de campagne à des airs de mission pour Gabriel Attal. Dans un secteur où le Rassemblement national flirte avec les 40%, il faut sauver le siège du député sortant Jean-Pierre Pont. Message aux électeurs : "Jean-Pierre, en plus, il ne lâche rien. Il faut faire en sorte que vous puissiez continuer à l'ennuyer pendant l'été. Pendant les cinq ans qui viennent", lance le Premier ministre alors que des électeurs l'interpellent.
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Durant ces deux heures d'échanges à bâtons rompus, entre de nombreux de selfies sous le soleil, Gabriel Attal a reçu quelques applaudissements, mais aussi les huées de militants de gauche. Manches de chemise retroussées, il défend sa politique et met en garde contre les extrêmes : "Je vois beaucoup de Français qui sont inquiets à l'idée que les extrêmes puissent remporter une majorité et gouverner le pays. On est dans un moment difficile. Il faut aller convaincre les Français et je ne suis pas du genre à baisser les bras".
"C'était avant qu'il fallait se réveiller"
Un peu à l'écart des supporteurs, certains observateurs sont sceptiques comme David, électeur du Rassemblement national. Il voit dans la venue du Premier ministre une tentative désespérée de sauver les meubles. "C'est foutu, c'est fini. C'était avant qu'il fallait se réveiller", lâche-t-il.
Les 500 tracts imprimés en urgence n'ont finalement pas été distribués, l'équipe de campagne s'étant rendu compte au dernier moment qu'il y avait une faute d'orthographe. Au cours de ce déplacement, Gabriel Attal s'est dit favorable sur le principe à un débat avec Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon, deux candidats probables à Matignon en cas de victoire de leur camp.