À moins de deux semaines des européennes, c'est une prise de parole qui compte. Nicolas Sarkozy a accordé une longue interview dans les colonnes du Figaroce mercredi. Russie, Israël, élections européennes, immigration... l'ancien président de la République n'a éludé aucun sujet, prend ses distances avec Emmanuel Macron et se confie notamment sur le thème de la fin de vie qui est actuellement débattu à l'Assemblée nationale.
"Tout ne peut pas être réglé par la loi", estime ainsi Nicolas Sarkozy, avant de poursuivre : "Il existe une zone grise, intime, où trois parties doivent avoir un dialogue profond, sensible et humain : le malade, sa famille la plus proche et le médecin. Ce moment doit-il être administrativement normé, réglementé, codé ? Je ne le crois pas", estime-t-il.
Le lien entre immigration et délinquance est "évident" dit-il
Une réponse aux antipodes du choix fait par Emmanuel Macron de créer un modèle français de la fin de vie. Et ce n'est pas le seul sujet qui différencie l'ancien président de l'actuel. S'agissant de la Nouvelle-Calédonie, "le débat est désormais clos", considère Nicolas Sarkozy. "Il convient de dégeler le corps électoral et de rétablir l'ordre", assure-t-il.
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Quant à la question sur l'existence d'un lien entre immigration et délinquance, sa réponse est on ne peut plus claire : "Qui peut sérieusement affirmer qu'il n'y en a pas ? Bien sûr que le lien est évident". Un lien que conteste Valérie Hayer, tête de liste de la majorité pour les Européennes. Nicolas Sarkozy ne lui a d'ailleurs pas apporté son soutien. "J'irai voter le 9 juin sans rendre mon choix public", annonce-t-il en précisant toutefois avoir beaucoup de sympathie pour François-Xavier Bellamy.
L'ancien locataire de l'Élysée a également évoqué l'actualité internationale, dont le dossier ukrainien sur lequel il prend à nouveau ses distances avec Emmanuel Macron. "L'entrée de Kiev dans l'UE ou dans l'Otan ne résoudrait en rien les problèmes actuels", explique-t-il. Quant à l'envoi de troupes au sol, "permettez-moi d'exprimer de sérieux doutes", dit Nicolas Sarkozy qui conclut : "A-t-on seulement réfléchi aux conséquences ?"