La victoire du Rassemblement national aux élections européennes "serait celle du statu quo", a estimé dimanche la tête de liste LR, François-Xavier Bellamy, reprochant au camp de Jordan Bardella, qui siège dans l'opposition à Strasbourg, de n'avoir "pas mené une seule bataille au Parlement européen".
"Le Rassemblement national fait rêver les gens en leur disant : 'Vivement le 9 juin, on va gagner l'élection européenne et ça va tout changer'. Mais le RN a déjà gagné l'élection européenne ! J'entends des Français qui disent 'on les a pas essayés', mais si, vous les avez essayés, vous leur avez fait confiance : ils ont gagné en 2019, ils ont même gagné en 2014", a rappelé l'eurodéputé sortant au Grand jury RTL-M6-Le Figaro.
"Ils avaient le plus grand nombre de députés au Parlement européen et malgré ça, ils n'auront pas déplacé une virgule dans un seul texte européen. Ils n'auront pas gagné une bataille - je ne dis même pas 'gagner une bataille': ils n'auront pas mené une seule bataille au Parlement européen", a-t-il poursuivi, considérant que la victoire du RN "serait en réalité la victoire du statu quo".
"Jordan Bardella agrège les voix en ne disant rien et en ne faisant rien"
Dans une étude Ipsos parue samedi, la liste de Jordan Bardella est donnée en tête avec 32% d'intentions de vote, loin devant la liste de François-Xavier Bellamy, créditée de 6,5%, dans la marge d'erreur du seuil de 5% pour envoyer des représentants dans l'hémicycle de Strasbourg.
"Jordan Bardella agrège les voix en ne disant rien et en ne faisant rien", a attaqué François-Xavier Bellamy, en relevant qu'"à chaque fois qu'un débat a été organisé entre les têtes de liste, il s'est défilé". "Il va bien falloir qu'à un moment ou à un autre, ils sortent du silence (et) de l'ambiguïté. À ce moment-là, nous serons là pour rappeler la vacuité de (leur) bilan", a-t-il encore promis.
À propos du "Pacte immigration" adopté la semaine dernière au Parlement européen -dont l'un des textes avait fait l'objet d'un vote favorable par plusieurs eurodéputés lepénistes en commission, lesquels ont ensuite voté contre dans l'hémicycle-, le RN s'est "complètement déjugé", a taclé François-Xavier Bellamy. "Comme il s'est déjugé sur l'Europe, comme il s'est déjugé sur l'OTAN, comme ils se sont déjugés sur l'euro : ils n'ont même pas eu besoin d'être aux responsabilités pour se renier sur tous les sujets", a-t-il encore considéré.