C'était l'une des annonces d'Emmanuel Macron lors du G7 de Biarritz. "On doit recréer la souveraineté protéinique de l'Europe", avait alors estimé le président de la République, appelant à ce que l'Europe soit "capable de reproduire ses propres protéines, pour elles-même comme pour les éleveurs", alors que la France est déficitaire pour les 2/3 en protéines destinées à l'alimentation animale. Invité samedi de Laurent Mariotte dans La table des bons vivants, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume a confirmé que cette souveraineté était "indispensable", et annoncé qu'il lancerait à la fin du mois de septembre un "plan protéique français".
"Il faut arrêter d'importer des tourteaux de soja qui viennent d'outre-Atlantique, qui coûtent cher, dont on ne sait pas comment ils sont faits, avec vraisemblablement des OGM à l'intérieur", explique le ministre, avant de citer les conséquences de ces exportations sur la déforestation en Amazonie.
"Il faut changer notre culture"
Cette souveraineté protéinique, qu'Emmanuel Macron a demandé à son ministre de lancer à l'échelle européenne, est "absolument indispensable", insiste Didier Guillaume. Mais pour le ministre, "si on veut la souveraineté protéique en France, il faut changer notre culture". "Nous avons besoin de refaire des rotations de cultures, de revenir à l'agro-écologie en mettant de la luzerne, du soja", développe-t-il. "Il n'y a pas de raison qu'on achète tout à l'extérieur".
Dans cette quête de la souveraineté protéinique, "il faut que la France soit exemplaire", note Didier Guillaume avant d'annoncer : "À la fin du mois de septembre, le 27 ou 28, je vais lancer le plan protéique français".