Le vélo comme alternative à la voiture dans les villes, ce ne semble pas être pour tout de suite. Le "plan vélo" du gouvernement ne faisait pas partie des mesures exposées vendredi par Nicolas Hulot pour inciter les Français à laisser leur voiture au garage. Les associations craignent que ce plan destiné à tripler le nombre de cyclistes d'ici à 2024 ne se transforme en peau de chagrin.
Des négociations compliquées. Dans leurs récentes discussions avec le ministère des Transports et celui des Finances, les associations expliquent que plusieurs mesures prévues dans le "plan vélo" auraient été supprimées. Parmi ces propositions, la possibilité pour les salariés du privé de se faire rembourser les trajets entre leur domicile et leur lieu de travail. "On savait que la négociation entre la ministre des Transports et le ministère des Finances allait être compliquée", reconnaît Pierre Serne, président du club de villes et territoires cyclables, auprès d'Europe 1.
"À ce stade, le 'plan vélo' est détricoté entièrement. Ça ne coûte pas grand chose, quelques millions d'euros par an. Les retours que l'on a, c'est que ce n'est même pas ce qui compte vraiment mais plutôt d'éviter de faire de la peine aux automobilistes qui viennent de se prendre les 80 km/h au lieu de 90 [mis en place sur les routes secondaires depuis le 1er juillet]. Chaque mesure pour le vélo serait une sorte d'humiliation pour les automobilistes. C'est vraiment l'ancien monde."
Le risque de lourdes amendes de la part de Bruxelles. Le ministère des Transports assure que rien n'est arrêté à ce stade mais si cela se confirme, ce serait un signal très mauvais envoyé à Bruxelles, disent les associations. La France risque d'être sanctionnée de plusieurs millions d'euros d'amende par l'Union européenne pour non-respect des directives sur la qualité de l'air. À ce sujet, le gouvernement doit bientôt présenter des mesures d'amélioration dont fait partie le "plan vélo".