Chaque vin a son caractère. Pourtant, tous ont une particularité en commun, un léger goût boisé. Un gage de qualité qui est presque devenu un argument marketing. Mais à quoi cela est-il dû ? C'est ce que nous explique Olivier Poels dans l'émission de Laurent Mariotte, La Table des bons vivants.
Un contenant pas anodin
"Si le vin a ce goût de bois, c'est grâce aux fûts en bois dans lesquels il fermente", explique Olivier Poels. "Une prouesse que l'on doit au hasard et qui remonte à nos ancêtres les Gaulois. Ils ont échangé les jarres contre les tonneaux en bois pour plus de praticités lors des déplacements, ce qui a permis de développer de façon totalement hasardeuse cet arôme." Un goût qui a donc vite conquis les amateurs de vin et qui est devenu avec le temps un gage de qualité. "On inscrivait en gros sur les étiquettes 'élevé en fûts de chêne'. Pour avoir la garantie de ce goût un peu vanillé apportée par le bois." Une tendance très à la mode notamment dans les années 1980, surtout dans la région bordelaise, portée par les critiques américains et notamment le fameux Robert Parker.
Vin infusé
Une mode qui a poussé certaines maisons à aller plus loin - pour conférer au vin ces notes boisées - en réalisent une infusion à base de copeaux de bois. "Depuis 2006, la législation européenne autorise, dans certains cas de figure, l'utilisation de copeaux", explique Olivier Poels. "On met des copeaux de chêne directement dans les barils pour amplifier les saveurs." Un procédé que l'on retrouve notamment pour les vins de pays ou les vins de table mais pas pour les vins d'origine protégée dont les grands crus sont issus.
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Changement de cap
Si le goût boisé a été très à la mode, il est de moins en moins plébiscité. Le consommateur a tendance à rechercher plus de rondeur dans les notes. "Aujourd'hui, on utilise surtout les fûts en chêne pour l'élevage. Ça permet au vin d'avoir une oxygénation ménagée durant cette période de 12 à 18 mois avant la mise en bouteille. Ce qui va lui donner une patine particulière. Ça va l'aider aussi à acquérir un grain de tanin particulier", conclu Olivier Poels. Autre preuve d'une tendance à la baisse avec l'apparition d'élevage de vin en amphore...