Gil Rivière-Wekstein, auteur de "Bio : fausses promesses et vrai marketing", expose une point de vue très critique à l'encontre de l'agriculture biologique.
Gil Rivière-Wekstein, auteur de Bio : fausses promesses et vrai marketing, était l'invité de "C'est arrivé demain", dimanche matin, en direct du Salon de l'agriculture pour la dernière journée de ce grand rendez-vous. Le rédacteur de la lettre mensuelle "Agriculture et environnement" a exposé sa vision critique de la filière biologique.
Le bio en quelques chiffres. Actuellement, "la surface utile cultivée en agriculture biologique, c'est 1.3 million d'hectares contre 500.000, lors du Grenelle de l'environnement. C'est une belle progression, cela a doublé", indique d'abord l'expert agricole. Mais très vite, Gil Rivière-Wekstein tempère : le bio représente "moins de 5% de la surface agricole cultivée", ce qui signifie que "95 % de ce qui est cultivé en France reste du conventionnel". Le détracteur de la filière biologique poursuit : "le bio représente 3% de ce que consomment les gens. […] Il faut relativiser au niveau de ce que représente le bio en termes de marché".
"Un marketing trompeur". Car ce que dénonce Gil Rivière-Wekstein, c'est le grand bruit fait autour des produits issus de l'agriculture biologique. "Il y a un marketing fait derrière qui est trompeur, car on laisse entendre aux gens que s'ils mangent bio, ils n'auront pas de pesticides, ils auront leur santé garantie, alors que cela c'est faux". Pour l'auteur de Faucheurs de science : les fanatiques sont dans nos campagnes, ouvrage contre les militants écologistes faucheurs d'OGM, "la principale raison pour laquelle les gens achètent du bio, c'est qu'ils sont persuadés que le bio est meilleur pour leur santé".
Ainsi, soutient-il, "les gens s’imaginent que c'est sans pesticides". Or, explique l'expert agricole, agriculture biologique utilise bien des pesticides. Certes, "naturels, pas des pesticides de synthèse". Mais, avant "on pouvait utiliser de la nicotine". Et de pointer l'usage de l'huile de Neem, "perturbateur endocrinien avéré", affirme-t-il. "Ce n'est pas parce qu'il est naturel qu'un pesticide est nécessairement moins toxique", insiste-t-il.
Le bio, une illusion ? Autre raison pour laquelle le bio a du succès, selon Gil Rivière-Wekstein : "les gens s'imaginent que c'est meilleur pour l'environnement", poursuit-il. "Pour moi c'est faux", affirme-t-il fermement. "Pour protéger les plantes contre les attaques des champignons, on utilise du cuivre, [...] or le cuivre n'est pas biodégradable". Les sols sont ensuite saturés, avance-t-il et "on ne peut plus les cultiver".
"Les qualités nutritionnelles du bio ne sont pas du tout supérieures à ce qu'on peut avoir dans des filières conventionnelles", développe-t-il. Ce sont les pratiques agricoles qui vont définir la qualité nutritionnelle", poursuit l'expert agricole. "Un poulet label, bio ou pas bio, aura bien entendu une meilleure qualité gustative qu'un poulet de batterie. Mais ce n'est pas parce qu'il est bio".
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