Passionné, archaïque, stakhanoviste, paranoïaque, loyal, radin… Pendant une heure et demie, Guy Roux s'explique Face aux auditeurs d'Europe 1, dimanche soir, sur tous les traits de personnalité qu'on lui prête, à tort ou à raison. Mais il est une chose sur laquelle il n'y a pas de débat sur l'ancien entraîneur de l'AJ Auxerre : son goût pour l'anecdote, qu'il aime à décrire avec force détails. Son rendez-vous manqué avec les Bleus, la "chasse constante" de ses joueurs, la raison de son aventure lensoise, sa brouille actuelle avec les dirigeants auxerrois… Nous avons sélectionné quatre moments de son entretien au long cours avec nos auditeurs.
Il a refusé le poste de sélectionneur
C'est l'une des confidences savoureuses qu'a partagées Guy Roux à nos auditeurs : il a failli devenir sélectionneur de l'équipe de France… deux fois, dans les années 1990. La première fois, c'était en 1993, après le débâcle des Bleus contre la Bulgarie. Sollicité, Guy Roux décline l'offre pour une raison bien particulière : "J'avais un vivier de moins de 17 ans, (...) avec qui je savais que j'allais faire quelque chose de grand, je voulais au moins être champion de France au moins une fois." Mais ce n'est pas tout : "J'ai refusé, et je peux même dire que j'ai soufflé le nom d'Aimé Jacquet. Je n'aurais pas fait mieux que lui, en tout cas, donc ça m'a enlevé tous mes regrets."
Un flicage des joueurs... grâce aux compteurs kilométriques
C'est un secret pour personne : Guy Roux pratiquait une surveillance sans faille de ses joueurs. Copinage avec les videurs de boîtes de nuit, accointances avec les hôtesses de péages… Sur Europe 1, il dévoile une autre facette de sa "chasse" au comportement déviant chez ses hommes : "J'ai commencé ma carrière en Division d'honneur et les voitures avaient des compteurs Geger, vous pouviez lire le kilométrage", raconte-t-il. "Je passais à 20 heures, je notais le kilométrage, je repassais à 8 heures du matin. S'il y avait 54 kilomètres, c'est qu'ils étaient allés au bal à Saint-Florentin, à 27 kilomètres. C'est mathématique."
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Pourquoi il a choisi Lens pour un dernier défi
Guy Roux n'a pas entraîné qu'Auxerre. En 2007, deux ans après avoir quitté le banc de l'AJA, le bonnet le plus célèbre du football français tente l'aventure lensoise. Le choix du club artésien ne s'est pas fait au hasard, comme il le raconte à nos auditeurs. "Je suis allé à Lens parce qu'on jouait là-bas le jour de mes 60 ans et ils avaient sorti 1.000 lampes de mineurs qu'ils avaient allumées dans le stade. Ça m'avait touché", explique-t-il aujourd'hui, douze ans après l'échec de son passage dans le Pas-de-Calais, où il n'est resté que deux mois.
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Une brouille auxerroise à cause d'un terrain
Aujourd'hui, Guy Roux est un homme de moins en moins investi dans l'AJ Auxerre. Et pour cause : il s'est brouillé avec la direction actuelle, qui lui reproche son ingérence dans le club. Mais la brouille avec le président Francis Graille trouve son origine triviale dans la vente d'un terrain. "Il voulait acheter un terrain à la ville d'Auxerre et moi je ne souhaitais pas qu'il l'achète. Je l'avais dit au maire", raconte l'ancien coach. "Récemment, c'est là-dessus que j'ai été mis en minorité (au sein de l'association AJA, actionnaire minoritaire du club professionnel, NDLR) et donc il va acheter le terrain."