Au XIXe, Sarah Bernhardt est l'actrice la plus célèbre du monde. Durant un demi-siècle, elle a été la reine incontestée du théâtre. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l’Histoire", Jean des Cars dresse le portrait de la mythique comédienne aux tournées internationales.
Destinée à être religieuse, Sarah Bernhardt épouse une toute autre vocation. Si son talent éblouit les publics des plus grands théâtres, son caractère de feu lui causera bien des torts… Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'histoire", Jean des Cars retrace le parcours de la pionnière du théâtre française.
La naissance d’une vocation
En 1856, dans le très chic couvent versaillais de Grandchamp, une petite fille de 12 ans à la chevelure indisciplinée regarde avec envie ses camarades répéter une pièce. Sœur Thérèse l’a écrite spécialement en l’honneur de la visite le lendemain de Mgr.Sibour, archevêque de Paris. Sur son uniforme, sont brodées ses deux initiales, S.B. Elle s’appelle Sarah Bernhardt mais son prénom trahit trop ses origines aux yeux des religieuses : elle l’ont rebaptisée Rosine. Peut-être parce qu’elle ressemble à une rose sauvage, ravissante mais avec des piquants…
La première chose qu’on remarque chez elle - et ce sera le cas toute sa vie - ce sont ses magnifiques yeux vert mordoré. On a l’impression qu’ils changent de couleur et virent au bleu foncé lorsqu’elle est en colère. Pour l’instant, elle observe la répétition générale et elle trouve la jeune Marie Buget, chargée d’interpréter le rôle de l’Archange Gabriel, extrêmement mauvaise ! Sarah s’agite nerveusement sur sa chaise. Si elle n’a pas été choisie, c’est d’abord parce qu’elle n’est pas une excellente élève mais c’est surtout parce qu’elle n’a pas encore été baptisée. Mais elle connaît tous les rôles par cœur. Elle se les répète la nuit dans son lit. Elle sait déjà les gestes et les intonations qu’il faudrait prendre. Soudain, l'Archange Gabriel devient muet ! Plus un son ne sort de la bouche de Marie Buget ! La fillette sanglote, en disant : "Je ne pourrai jamais…"
Rosine-Sarah se dresse alors, bondit sur la scène en criant : "Ma Mère ! Je sais sa part ! Voulez-vous que je répète ?" Et toutes ses petites amies confirment : "Oui, oui, tu le sais bien !" Rosine-Sarah fait alors son entrée, armée d’une branche de saule et déclame : "Ne crains rien, Tobie, je serai ton conducteur, j’écarterai de ta route les ronces et les pierres. La fatigue t’accable. Repose toi ! Moi, je veille !"
A ce moment-là, Tobie doit se coucher au bord de cinq mètres de voile bleu serpentant sur le sol et censé représenter le fleuve Tigre. Les religieuses sont médusées ! La voix vibrante, une voix qui ne récite pas mais qui déclame, l’assurance et la gestuelle de la petite fille les stupéfient ! Peut-on faire incarner l’Archange Gabriel par une non baptisée ? Sarah est très pieuse et affirme souvent : "Quand je serai grande, je serai religieuse". Cela doit jouer en sa faveur, puisque finalement , la Mère Supérieure tranche : "C’est bien Rosine, c’est toi qui incarnera l’Archange".
Et c’est ainsi que Monseigneur Sibour sera le premier spectateur et admirateur de Sarah Bernhardt, revêtue d’une longue robe blanche complétée par deux grandes ailes de papier. "Nous la baptiserons au printemps", annonce la Mère Supérieure. Son père a promis d’être là. L’archevêque dit qu’il sera aussi présent. Hélas, huit jours plus tard, il est assassiné à Paris, dans l’église Saint-Etienne du Mont, par un demi-fou. Mais qui est donc cette petite Sarah Bernhardt si pleine de fougue ?
Un étonnant conseil de famille
La Mère Supérieure affirmait que le père de Sarah serait là pour assister à son baptême. Encore aurait-il fallu savoir qui était son père ! Certains affirment que M. Bernhardt n’existe pas, d’autres qu’il est allemand. La petite-fille de la future tragédienne dira qu’Edouard Bernhardt était natif du Havre. A Paris, il aurait rencontré, dans une brasserie du quartier latin, une jeune modiste nommée Judith van Hard et que de cette rencontre serait née Sarah. Quant à Judith, elle serait soit la fille d’un comptable de Rotterdam soit une modiste berlinoise née en Hollande et dont le père était l’oculiste berlinois Bernhardt.
La date de naissance de Sarah Bernhardt est un autre mystère. Elle semble être née le 23 octobre 1844, à Paris, mais l’adresse n’est pas très sûre, l’année non plus. Sa mère, qu’on appelle aussi "Julie", l’avait confiée à sa naissance à une nourrice bretonne avant de la mettre en pension à la campagne, à Auteuil. Ensuite, l’enfant avait vécu quelque temps chez sa tante Rosine, à la Chaussée d’Antin avant d’être admise au couvent de Grand-Champs où sa mère ne venait jamais la voir, sauf peut-être pour son baptême ou sa première communion.
Sarah envisageait sincèrement de devenir religieuse. A la limite du mysticisme, elle s’en éloignera plus tard mais il en restera une certaine gestuelle, notamment dans sa façon bouleversante de lever les yeux au ciel. A 15 ans, elle quitte Grand-Champs pour s’installer chez sa mère, 265, rue Saint-Honoré, au deuxième étage, dans un luxueux appartement. Mme Bernhardt regarde avec consternation cette grande fille dégingandée et très maigre. Sa seule passion est sa seconde fille, qui va avoir 13 ans, la ravissante et blonde Jeanne. Sarah compte aussi peu que la benjamine Regina, qui n’a que 5 ans.
Mme Bernhardt est une femme entretenue. Elle est plutôt jolie avec ses yeux bleus, boulotte, avec des jambes courtes. Elle est très entourée. Outre quelques amis célèbres, tels Rossini et le duc de Morny, le tout puissant demi-frère de Napoléon III, il y a aussi le baron Larrey, médecin et fils du chirurgien militaire de Napoléon, et le vieux Régis Lavolie que Sarah appelle parrain. Pour une jeune fille sortant du couvent, c’est un univers déroutant. Heureusement, elle peut compter sur sa tante, Rosine, demi-mondaine chez qui elle a vécu, une femme charmante.
Mais il y a surtout une amie de sa mère, Mme Guérard, que Sarah surnomme "Mon p’tit dame". Elle tiendra un grand rôle dans sa vie et restera toujours sa confidente. Un jour, Mme Guérard vient la chercher dans sa chambre en lui disant qu’une dizaine de personnes l’attendent au salon. C’est une sorte de conseil de famille qui doit décider de son avenir. Outre les habitués de la maison, il y a un notaire, Maître Clément, venu du Havre, et qui détient 100.000 Francs, une dot venue du mystérieux père de Sarah. Le parrain Régis souhaite un mariage immédiat puisque la jeune fille a une dot. Sa mère prétend qu’elle n’a pas les moyens de l’entretenir et qu’il faut qu’elle travaille. Une tante propose une entrée en apprentissage chez une modiste en vogue de la rue des Capucines. Le baron Larrey suggère de demander l’opinion de la principale intéressée. Celle-ci déclare qu’elle ne veut ni se marier ni être modiste, elle veut retourner à Versailles et être religieuse. Le notaire dit que pour cela, il faut être riche. Elle répond qu’elle a l’argent de son père. Le débat tournerait presque au pugilat si le duc de Morny n’était pas sorti de son silence pour déclarer paisiblement qu’il faut la mettre au conservatoire. Sa mère réplique qu’elle est trop maigre pour être actrice, alors peut-être la galanterie...
Quelques jours plus tard, Alexandre Dumas Père conduit Madame Bernhardt et sa fille voir "Britannicus" à la Comédie-Française. Pour la première fois, Sarah voit se lever le rideau rouge. Sitôt la pièce commencée, elle se met à pleurer à chaudes larmes, elle est brisée d’émotion. Alexandre Dumas est persuadé qu’elle a l’âme d’une comédienne. Le même soir, il vient lui dire bonsoir dans sa chambre et lui murmure : "Bonsoir petite étoile".
Le sort de Sarah est décidé. Le duc de Morny va la recommander à Auber, célèbre compositeur, qui dirige le Conservatoire. Il la reçoit et accepte son inscription. A présent, elle va devoir faire ses preuves…
Sarah entre à la Comédie-Française
A la fin de l’année 1859, elle transporte le jury d’admission non pas en jouant le rôle d’Agnès, comme prévu, car elle n’avait personne pour lui donner la réplique, mais en récitant la fable de La Fontaine "Les deux pigeons". Elle suit assidûment les cours pendant trois ans mais n’obtient que le deuxième prix de comédie à la sortie. C’est la jolie Marie Lloyd qui l’emporte. On n’entendra plus jamais parler d’elle. Sarah était la meilleure, et elle le savait. Trois années de Conservatoire lui ont donné confiance en elle.
C’est encore le duc de Morny qui est aussi Président du Corps Législatif, qui va la pousser. Séduit par son visage fin et expressif, il s’engage à la faire entrer à la Comédie-Française. Elle signe le lendemain son contrat d’engagement avec l’administrateur Edouard Thierry. Dès le 10 août 1862, Sarah fait ses débuts dans la tragédie "Iphigénie en Aulide". Le critique Francisque Sarcey trouve que la débutante est une grande et jolie personne, sans plus. Le 24 août, il la juge insignifiante dans "Valérie" puis dans "Les femmes savantes". Mais rien ne la décourage.
Au mois de mai, lors de la traditionnelle célébration de l’anniversaire de la mort de Molière, tous les artistes sont présents. Sarah, en costume de Georgette de "L’Ecole des femmes", apporte une couronne de lauriers que le doyen doit déposer sur le buste de Molière. Dans la bousculade du foyer, la petite sœur de l’actrice, Regina, marche sur la traîne de velours bleu de la grosse Madame Nathalie, une sociétaire irascible. Celle-ci repousse si violemment la petite-fille qu’elle s’ouvre le front sur une colonne de stuc. Sarah bondit sur la coupable comme une panthère et envoie deux gifles aller-retour à l’insupportable Nathalie en hurlant : "Vache ! Vache !" Elle refusera de s’excuser. Son contrat est résilié pour cause de scandale. Neuf ans s’écouleront avant qu’elle ne revienne à la Comédie-Française.
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Sarah et le prince de Ligne
Remerciée par la Comédie-Française, Sarah va devoir, comme le dit une de ses amies, "chasser à l’engagement et à l’homme". Pour l’engagement au théâtre, ce n’est pas gagné. La mauvaise réputation due à son caractère volcanique inquiète les directeurs de salles. La chasse à l’homme marche mieux ! Son premier amant est un beau hussard, le comte K… Elle ne l’aime pas mais dans ce métier, il faut avoir un protecteur. Sous le Second Empire, les demi-mondaines ont un statut social.
Finalement, son parrain lui obtient un engagement au Gymnase. Elle y débute en avril 1864 dans "Un mari qui lance sa femme". Elle y incarne une princesse russe évaporée qui mange et danse sans cesse. Sarah y est si ridicule que le soir de la première, elle sanglote et pense à se suicider. Son beau hussard est en Algérie et Alexandre Dumas lui conseille d’aller se reposer ailleurs… Quelques heures plus tard, elle envoie un mot au directeur du Gymnase pour lui dire de ne plus compter sur elle. Elle part pour l’Espagne. Voilà qui ne va pas arranger sa réputation de comédienne…
En réalité, elle se rend à Bruxelles. Un ami de Dumas père l’invite à un somptueux bal costumé. Elle est splendide en Elizabeth 1ère. Un jeune et blond Hamlet lui fait cour. C’est le prince Henri de Ligne. Il l’avait déjà remarquée à Paris, lorsqu’elle était encore à la Comédie-Française. Très vite, elle se retrouve enceinte. Sa mère la chasse de sa maison. Les cocottes ont parfois des réactions de petites bourgeoises.
Sarah s’installe rue Duphot et met au monde le petit Maurice Bernhardt le 22 décembre 1864. Cet enfant sera le seul véritable grand amour de sa vie. Désormais, elle vivra et travaillera pour lui. Elle est engagée au théâtre de l’Ambigu pour jouer "La bergère d’Ivry". On la trouve toujours trop maigre mais elle est à nouveau sur scène. Le prince de Ligne revient la voir. Il veut reconnaître son fils et l’épouser. Elle accepte. Il parle alors de sa décision à sa famille… consternée ! Un cousin est chargé d’aller voir la fiancée. Plus tard, dans le récit de sa vie, Sarah racontera cette visite en la calquant sur la rencontre de "La Dame aux Camélias" et du père d’Armand Duval. Une scène émouvante où le cousin réussit à la convaincre que s’il se marie, Henri de Ligne sera brouillé avec les siens et déshérité. Comme "La Dame aux Camélias", elle promet de se sacrifier. Elle rompt avec le prince en lui disant qu’elle choisit sa carrière et qu’elle vient d’être engagée à l’Odéon.
Elle y débute le 15 août dans "Le jeu de l’amour et du hasard". Mais elle se fait enfin réellement applaudir dans "Athalie", la tragédie de Racine. Le 18 février 1868, le directeur de l’Odéon veut remonter "Kean" de Dumas. Le soir de la première, le public est hostile car il réclame le retour de Victor Hugo, toujours exilé volontaire et "Ruy Blas" plutôt que "Kean". Sarah fait son entrée devant une salle houleuse. Elle est extraordinaire. Elle fait un triomphe tel que lorsqu'elle sort du théâtre, elle arrive à peine à monter dans sa voiture. Ses admirateurs détellent rapidement les chevaux et les remplacent pour la ramener chez elle. Sarah Bernhardt a 24 ans. Elle a conquis Paris.
Sarah Bernhardt triomphe aux Tuileries
Un soir, en sortant de l’Odéon, un jeune poète, François Coppée, lui propose une pièce en vers intitulée "Le passant". C’est la première fois qu’elle se travestit en homme sur scène. Elle joue un jeune poète de 17 ans, son luth à la main. La première, le 14 janvier 1869, est un triomphe. L’actrice est acclamée, elle a une dizaine de rappels. Elle est devenue une star, elle est grisée. Le succès est tel que l’empereur Napoléon III demande à la troupe de venir jouer cette pièce aux Tuileries. Pour préparer cette représentation, Sarah se rend au Palais avec sa chère Mme Guérard, son "p’tit dame". Dans l’antichambre, elle s’exerce à faire sa révérence, en murmurant : "Sire, Sire"... Elle demande à sa compagne si sa révérence est réussie. Napoléon III, entré discrètement dans la pièce, lui répond : "Très bien, Mademoiselle". Elle veut lui refaire sa révérence mais l’empereur lui dit qu’elle ne sera jamais plus jolie que celle de tout à l’heure. On raconte, sans preuve, que ce jour-là elle est devenue la maîtresse de Napoléon III. C’est avec l’aide du petit Prince Impérial qu’elle dispose dans le grand salon des Tuileries des arbustes et des fleurs. Le jour de la représentation, c’est encore un triomphe.
A l’été 1870, lorsqu’éclate la guerre franco-prussienne, l’Odéon est transformé en hôpital. Arrive un jeune soldat blessé à l’épaule, mince, blond et pâle. Il regarde Sarah avec admiration. Il n’y a plus un seul lit pour lui. Elle décide alors de l’installer dans sa loge. Le jeune homme lui explique qu’il est élève de Polytechnique et qu’il s’est engagé le premier jour du conflit. Il aimerait une photo dédicacée de son idole. Elle s’exécute après lui avoir demandé son nom. Elle écrira : "A Ferdinand Foch, amical souvenir de Sarah Bernhardt". Cinquante-deux ans plus tard, le maréchal Foch sera l’un des premiers à venir s’incliner devant le corps de Sarah Bernhardt qui venait de mourir.
En février 1871, Paris a capitulé depuis quelques jours. Sarah quitte la ville pour rejoindre sa mère et son fils Maurice qui se sont réfugiés en Allemagne, à Hombourg. C’est un peu paradoxal mais sa mère était probablement d’origine germanique. Avec d’immenses difficultés, l’actrice réussit à ramener ses proches à Paris. C’est alors qu’éclate l’insurrection de la Commune. La famille Bernhardt, comme beaucoup de Parisiens aisés, va s’installer à Saint-Germain. Sarah raconte : "Du haut de la terrasse du château de Saint-Germain où la foule se tenait matin et soir, nous voyions les menaçants progrès de la Commune. De tous côtés de Paris, les flammes s’élevaient, orgueilleuses et dévastatrices… Certains jours, et ceux-là étaient le plus angoissants, un opaque voile de fumée enveloppait Paris… La ville brûlait sournoisement."
Elle regagne enfin Paris après la fin tragique de la Commune…
"Un matin, je reçus de l’Odéon un bulletin de répétitions. Je frappai du pied, humant l’air, tel un jeune cheval qui s’ébroue. On rouvrait la barrière. On allait galoper de nouveau à travers les rêves."
Sarah triomphe dans "Ruy Blas" et retourne à la Comédie-Française
Evidemment, avec la fin du Second Empire et le retour de Victor Hugo, l’Odéon décide de faire sa réouverture avec la pièce « Ruy Blas », tant attendue et tant réclamée par les spectateurs. Sarah Bernhardt incarne bien entendu la reine d’Espagne. Ses rapports avec Victor Hugo, d’abord un peu distants, vont devenir du théâtre dans le théâtre. Lors des répétitions, alors que l’auteur tente de faire améliorer sa diction à un jeune comédien, Sarah, assise sur une table, balance ses jambes avec impatience. Agacé, Hugo lui lance deux alexandrins :
"Une reine d’Espagne, honnête et respectable,
Ne devrait pas ainsi s’asseoir sur une table"
Sarah bondit, très vexée de ne pas avoir l’esprit de répartie. Elle va néanmoins admirer profondément Victor Hugo. Elle écrira : "Il était charmant, le monstre, et si spirituel, et si fin, et si galant : une galanterie qui est un hommage, non une injure… Quand il arrivait, tout s’illuminait… Jusqu’à ce jour, j’étais restée la petite fée des étudiants. Avec lui, je devins l'Élue du public."
La première de "Ruy Blas" a lieu le 26 janvier 1872. La comédienne connaît un véritable triomphe, le grand triomphe inaugural de sa carrière, et Victor Hugo murmure alors : "C’est la première fois que ce rôle a été joué ! C’est mieux qu’une artiste, c’est une femme". Quelques jours après, elle reçoit une grande enveloppe marquée d’un timbre rond portant ces mots : "Comédie Française, 1680". Le nouvel administrateur, Emile Perrin, lui propose de revenir. Quelle revanche après son renvoi brutal neuf ans plus tôt ! Mais va-t-elle accepter ?
Ressources bibliographiques :
André Castelot, Ensorcelante Sarah Bernhardt (Perrin, 1972)
Maurice Rostand, Sarah Bernhardt (Calmann-Lévy, 1950)
Henry Gidel, Sarah Bernhardt (Flammarion, 2006)