Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 11 mai 2017, mais en quel 11 mai partons-nous ?
Le 11 mai 1865, il y a exactement 150 ans. Nous sommes à Paris, près de la toute nouvelle gare Saint-Lazare, pour l’ouverture des grands magasins du Printemps ! On connaissait déjà le Bon marché et les grands magasins du Louvre. C’est un certain Jules Jaluzot qui décide d’investir à son tour. Et c’est la dot de sa femme qui lui a permis de se lancer.
C’est un énorme investissement.
Oui. Et risqué. Le quartier n’est pas celui que l’on connait aujourd’hui. Il est simplement en développement. C’est donc un pari, pari largement gagné finalement. Il faut dire que Jules Jaluzot n’a pas fait les choses à moitié. Il a vu grand, confiant à l’architecte Jules Sédille la conception d’un bâtiment hors normes : l’immeuble est superbe. Au service d’un principe simple : vendre de la qualité à bon marché et à prix fixe. Pas de marchandages ! La devise du Printemps est : E probitate decus (Mon honneur, c'est ma probité).
Et quel est l’accueil du public ?
Excellent, d’emblée. Le grand magasin bénéficiera vite d’un rayonnement mondial et d'une réputation de raffinement. Ecoutez ce qu’on en dit dès 1869, dans un article de L’illustration : "Voici quelques nouveaux modèles des Grands Magasins du Printemps. En les mettant sous les yeux de nos lectrices, nous avons la certitude de leur être agréable. C’est élégant, gracieux, riche et simple à la fois, et du meilleur gout".
Pour revenir au bâtiment, est-ce que c’est celui que l’on connait aujourd’hui ?
Pas tout à fait. En 1881, un incendie détruit le plus gros, et c’est paradoxalement la chance du Printemps. Paul Sédille, le fils de Jules, opte en effet pour le fer et le verre, et construit un magasin ultra-moderne. Il va falloir attendre 1908 pour admirer le somptueux vitrail d’un concurrent voisin, les Galeries Lafayette !