Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 8 mai 2017, mais en quel 8 mai partons-nous ?
Le 8 mai 1842, jour de la première catastrophe ferroviaire de l’histoire, sur la ligne pionnière, reliant Versailles à Paris. Ce dimanche-là, à hauteur de Meudon, le train déraille et va tuer 55 personnes.
C’est la première catastrophe ferroviaire, mais depuis quand le train est-il arrivé en France ?
Depuis 1827, avec la ligne Saint-Etienne-Andrézieux. Elle n’est pas bien longue, elle ne mesure que 18 kilomètres et très lente ! Ce sont des animaux qui tirent les wagonnets. Mais elle est précieuse pour transporter le charbon des mines, notamment. Les locomotives Schneider à vapeur suivront très vite. En ce 8 mai 1842, la ligne Versailles-Paris est bondée. 770 personnes y ont pris place ! Il faut dire qu’à l’occasion de la fête du roi Louis-Philippe, à Versailles, jaillissent les grandes eaux ! Les Parisiens se sont déplacés en masse. Au retour, le train de 17h30 file à 40 km/h, c’est une grande vitesse pour l’époque. À Meudon, l’un des essieux de la locomotive cède. Le train déraille, les wagons de bois se chevauchent, s’encastrent les uns dans les autres. Des morceaux de charbon incandescents y répandent vite le feu. 43 personnes vont périr sur place, brûlées vives.
Les passagers étaient prisonniers des wagons ?
Oui : à l’époque, par "mesure de sécurité", on fermait les voitures de l’extérieur pour protéger les passagers des intrus. Résultat donc : 55 morts en tout (neuf vont mourir des suites de leurs blessures). Et une centaine de blessés graves. Ce terrible accident va calmer l’enthousiasme de l’opinion pour le train et au-delà, pour le progrès. Mais Alphonse de Lamartine, député à l’époque, dans un discours à la Chambre, prononcera ces mots : "Plaignons les victimes, plaignons-nous et marchons !".