Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous sommes le 30 mai 2017, mais en quel 30 mai partons- nous ?
Le 30 mai 1431. Nous sommes sur la place du Vieux-Marché à Rouen. Un bûcher vient d’être dressé. C’est Jeanne qu’il attend. La Pucelle n’a appris que le matin même qu’elle allait être brûlée vive. L’évêque Cauchon, celui qui a mené les auditions du procès, lui a rendu visite dans sa cellule. Et celle que nous appelons Jeanne d’Arc lui a lancé : "Evêque, je meurs par vous".
Ce sont les Anglais, ses bourreaux ?
Oui. Mais ce sont les Bourguignons qui leur ont vendue Jeanne, un an plus tôt, pour seulement 10.000 livres. Et des juges français, de Paris pour la plupart, qui ont mené son procès, ouvert le 9 janvier. Jeanne a été jugée pour hérésie et sorcellerie, un moyen très politique de discréditer le roi Charles VII, qui dès lors aurait dû son sacre à une sorcière.
Le procès était une formalité, elle était condamnée d’avance ?
Oui mais tout ne s’est pas passé aussi facilement que prévu. Jeanne n’était pas l’illettrée qu’on a prétendue. Elle savait quoi répondre à ses juges et s’est montrée très habile dans sa défense. Enfin, comme vous l’avez dit, elle était condamnée d’avance. Le 30 mai 1431, à 9 heures, elle est menée au bûcher, coiffée d’une mitre ornée des mots "hérétique" et "relapse", ses deux crimes. Elle n’a que le temps de crier "Jésus !" avant de périr affreusement dans les flammes. Ses cendres seront ensuite dispersées dans la Seine. Vous savez que 500 ans plus tard, elle sera canonisée par l’Église.
On a peut-être retrouvé une de ses reliques récemment d’ailleurs.
Son anneau, oui. C’est le Puy du Fou qui l’a acquis. Au prix d’un de ces polémiques dont nous autres, Français, avons le secret. Les Anglais, une fois de plus, on eut là-dessus le dernier mot.