Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.
Nous retrouvons Franck Ferrand, pour notre rendez-vous "Un jour dans l’histoire". Bonjour, Franck.
Bonjour, Samuel, bonjour à tous.
Nous sommes aujourd’hui le 7 avril ; est-ce que cela vous dit quelque-chose ?
Cela me rappelle le 7 avril 1795 – ou plutôt le 18 germinal an III, selon le calendrier républicain en vigueur à l’époque. Ce jour-là, le système métrique est adopté en France. Dorénavant, le mètre sera l’unité de longueur, le kilogramme l’unité de poids.
Mais pourquoi décide-t-on cela tout à coup ? Et comment ?
Il s’agit de simplifier et d’uniformiser les poids et mesures à l’échelle du pays ! Auparavant, l’on parlait de coudées, de brasse (c’est l’envergure des bras) ou de toise qui valait six pieds. Et encore, par partout. Avec le mètre et le kilo, nous abordons un système décimal universel, facile à diviser autant qu’à multiplier ; il suffit de déplacer la virgule.
D’accord. Mais comment a-t-on décidé de la longueur du mètre ?
Question compliquée, longuement débattue en cette fin du XVIIIe siècle. Un mètre représente la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre. Encore faut-il le mesurer. Deux scientifiques, Delambre et Méchain, ont été désignés pour calculer la distance réelle d’un arc de ce méridien, soit la distance de Barcelone à Dunkerque. Patiemment, accroupis sur la route, ils ont posé, avec leurs équipes, des règles de 2 toises de long (environ 4 mètres) sur toute la distance – ce qui a permis de déduire la longueur d’un mètre. Il leur aura fallu 7 ans pour mener à bien cette mission ! Aujourd’hui, un mètre étalon est conservé aux Archives nationales, dans la célèbre armoire de fer que connaissent les fidèles de L’Ombre d’un doute : une règle de platine qui mesure un mètre à la température de 0°C. On y trouve aussi un cylindre de platine qui pèse un kilogramme. Précisons fièrement que la plupart des pays du monde nous ont emboîté le pas pour adopter le système métrique – restent réfractaires les Etats-Unis, le Liberia et la Birmanie - mais ça, c’est leur histoire.
Franck, on vous retrouve, tout à l’heure à 14 heures, pour 90 minutes "au cœur de l’histoire" !