Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce lundi, il revient sur l'échec local d'Emmanuel Macron avec le revers subit par la majorité aux élections régionales. Selon lui, sa stratégie de casser la gauche et la droite ne fonctionne plus.
Retour sur le second tour des élections régionales, avec, selon Nicolas Beytout, une deuxième mauvaise journée pour Emmanuel Macron.
Avec probablement un des pires scénarios imaginables pour le parti du président de la République. En moyenne, sur le territoire, ses candidats ont fait dans les 10%, lorsqu’ils n’avaient pas été éliminés dès le premier tour. Pour un parti au pouvoir, c’est vraiment historiquement faible. Et ça a une traduction concrète. Sur les 1.758 conseillers régionaux qu’il fallait élire, LREM n’en aura qu’environ 80. Sur 4.000 conseillers départementaux, le parti du Président n’en aura qu’une centaine. Autant dire qu’il a totalement raté son implantation locale.
Est-ce que cet échec local est aussi un échec national ?
Bien entendu, Emmanuel Macron a essayé "d’enjamber ces élections intermédiaire", histoire de dire qu’elles n’avaient aucune conséquence ni pour lui, ni pour sa politique nationale. Traditionnellement, les élections locales ne profitent pas au pouvoir en place. Mais à ce point, c’est impossible de ne pas en tenir compte. Ce que l’on a vu se produire ce dimanche dans les urnes modifie en fait toute la dynamique politique. La gauche relève la tête, même si on voit que dans ses territoires de conquête, elle plafonne assez vite. Et la droite affiche de beaux scores et des ambitions toutes neuves. En fait, la stratégie d’Emmanuel Macron qui était de casser la gauche et la droite, de les diviser, et d’aspirer leurs électeurs, cette stratégie ne fonctionne plus. C’est le retour d’une forme de polarisation gauche-droite qui obligera le chef de l’État, candidat à sa succession, à réécrire les scénarios pour 2022. D’autant que le Rassemblement national échoue, lourdement, et n’emporte aucune région.
Thierry Mariani est battu en Paca, une région qui semblait à la portée du RN, avec la Bourgogne- Franche Comté.
Résultat, les électeurs de Marine Le Pen pourraient commencer à douter que celle-ci soit la mieux placée pour battre Emmanuel Macron dans un duel de second tour en 2022. Et comme Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez, ce dimanche soir, ont clairement affiché leurs ambitions dans un discours de portée nationale, avec un argumentaire national et un objectif national, on voit poindre une hypothèse du style "rien ne se passe jamais comme prévu". Emmanuel Macron ne peut pas ignorer que tout s’est compliqué pour lui depuis ce dimanche. À lui, maintenant, de se relancer.
C’est que qu’il va faire dès cette semaine avec un calendrier très chargé.
Oui, des interventions, des sorties, des invitations essentiellement sur le thème économique et social, là où il est fort, donc. Sauf que, désormais, la bataille va davantage se dérouler sur les thèmes de la sécurité et du régalien, là où il est plus faible. Tout se complique.