Le rejet de la candidature de Sykvie Goulard à la Commission européenne est un échec pour Emmanuel Macron qui pensait pouvoir imposer cette très bonne spécialiste de l’Europe, malgré les lourds handicaps qu’elle traînait derrière elle.
Le rejet de la candidature de Sylvie Goulard à la Commission européenne a créé un véritable tremblement de terre.
Avec des secousses un peu dans tous les domaines. Il faut dire que le score par lequel la candidate française a été battue est terrible : 75% de non. C’est une humiliation, pour elle, mais aussi pour la France qui a perdu une bataille d’influence. Et puis bien sûr, c’est un échec pour Emmanuel Macron qui pensait pouvoir imposer cette très bonne spécialiste de l’Europe, malgré les lourds handicaps qu’elle traînait derrière elle. En tout cas, ce revers est un coup d’arrêt à la tentative du président de la République de faire en Europe ce qu’il avait réussi en France : recomposer le paysage politique, installer le centre en tant que pivot de la politique en démonétisant la droite et la gauche. Et avec ça, secouer les institutions, faire bouger les lignes, jouer les trublions comme il a su troubler le jeu français. Avec un objectif ultime, prendre le leadership d’une Europe dans laquelle les autres dirigeants sont tous affaiblis. Le plan parfait…
Sauf que ça n’a pas marché, le score est impitoyable. Qu’est-ce qui a cloché ?
Tout : la candidate, pas clean. La méthode, pas soft. Et tout ça teinté d’un zeste d’arrogance à la française : l’idée d’imposer Sylvie Goulard à Bruxelles alors qu’elle avait démissionné pour des problèmes judiciaires de son poste de ministre à Paris, cette idée heurtait profondément les députés européens. Que voulez-vous, l’Europe n’est pas une sous-démocratie dans laquelle on peut recycler des hommes ou des femmes politiques qui n’ont plus d’espace dans leur propre pays.
Résultat, la France n’a toujours pas de candidat à la Commission européenne.
Non, et quand on se rappelle le temps qu’il a fallu à l’Elysée pour sortir un nom, il y a de quoi être inquiet. Il y a pourtant quelqu’un, il est connu, il est aussi apprécié que Sylvie Goulard était peu aimée, il est un des plus référent sur les affaires européennes. Et il s’occupe du pire dossier qu’on puisse imaginer, le Brexit. Vous le connaissez, c’est Michel Barnier.
Mais justement, il est en plein Brexit !
Pour quelques jours encore, oui. Mais cette farce touche à sa fin, et il sera bientôt remplaçable. C’est un homme de droite modérée, ce qui permettrait au chef de l’État de refaire le coup d’Édouard Philippe, Premier ministre.
Le seul vrai problème, c’est qu’il aurait pu prétendre être président de la Commission européenne. Dommage : avec un tel candidat, la France pourrait à coup sûr récupérer un peu de l’influence qu’elle vient de perdre avec cette navrante affaire.