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C'est un nouveau coup porté à l'économie française alors que certains pays voisins rouvrent. Ce mercredi soir, Emmanuel Macron a annoncé l'extension des restrictions sanitaires à tous les départements ainsi que la fermeture des crèches et des écoles pour une durée de trois semaines. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Les mesures annoncées ce mercredi pour lutter contre la pandémie sont un coup dur pour l’économie et les entreprises, à un moment où l’activité reprenait de la vigueur.

Vous avez raison, ces dernières semaines, le climat des affaires et le moral des ménages s’étaient améliorés. La vie économique s’était adaptée aux mesures de type couvre-feu, les entreprises faisant preuve d’une très grande agilité. Dans beaucoup de secteurs, on avait même retrouvé un niveau d’activité normal ou quasi-normal. Et puis il ne faut pas oublier que toute l’Asie est déjà bien repartie, et ça tire l’activité de beaucoup de nos entreprises, dans l’industrie du luxe, c’est spectaculaire, mais aussi bien au-delà, des équipements électriques aux services informatiques etc. L’économie américaine également est repartie et tout cela se voit dans les perspectives annoncées ces derniers temps par nos plus grandes entreprises : beaucoup d’entre elles ont mis la crise du Covid derrière elles.

C’est plus dur pour les PME et le commerce.

Beaucoup plus ! Et ce qui change tout, c’est l’école. Les grands groupes savent s’organiser, mettre en place du télétravail. C’est parfois compliqué, mais gérable. Pour beaucoup de PME, en revanche, c’est un véritable cauchemar, c’est pourquoi elles redoutaient la fermeture des établissements scolaires. L’OFCE, qui est un organisme de recherche économique, a calculé que la fermeture des écoles a fait reculer l’activité de 6% au printemps dernier. Heureusement, la fermeture qui vient d’être décidée sera limitée. Mais forcément ça désorganise le travail : il y a sept millions de ménages en France qui ont un enfant de moins de 15 ans.

Ce qui est dur aussi pour les entreprises, c’est l‘incertitude sur la date du retour à la normale.

C’est le côté supplice chinois, le "stop and go" que l’on vit depuis un an. Le contraste est frappant aujourd’hui avec les pays plus en avance que nous sur les vaccins comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. Rappelez-vous : dès le 22 février dernier, Boris Johnson annonçait une première étape de sortie du confinement le 29 mars, c’était ce lundi, puis l’ouverture des terrasses de pubs le 12 avril, les restaurants et les cinémas le 17 mai etc. Ça aide d’avoir un calendrier. Emmanuel Macron le sait, il l’a esquissé ce mercredi, en évoquant la réouverture des terrasses de bars et de restaurants à la mi-mai. Mais faute de certitude sur les vaccins, il est difficile d’être plus précis. Un flou pénalisant pour l’activité économique.