Dès la semaine prochaine, l'Etat ne prendra plus en charge la totalité du chômage partiel. Les entreprises sont appelées à compenser 14% du salaire d'un employé. Une première étape pour le gouvernement, qui devra tout de même vivre avec ce dispositif très généreux pendant quelques mois encore.
Le "quoi qu’il en coûte" commence à coûter cher. A partir de la semaine prochaine, l’Etat sera moins généreux pour indemniser le chômage partiel.
Oui, vous le savez, depuis le début de la pandémie, le gouvernement français a mis en place la couverture la plus généreuse d’Europe, et sans doute du monde, du chômage partiel. Lorsqu’une entreprise met des salariés à ce régime, c’est l’Etat et l’Unedic qui paient. Ils versent 100% de l’indemnité de chômage, laquelle représente 70% du salaire brut du salarié soit 84% de son net.
A compter du 1er juin, l’Etat ne couvrira donc plus que 60% du salaire brut. C’est encore très généreux, plus qu’en Allemagne ou en Italie par exemple. Cela ne change rien pour les salariés, ils toucheront toujours la même chose. C’est l’employeur qui compensera la différence en prenant en charge 14% du salaire.
C’est moins généreux mais l’Etat continue de soutenir fortement le chômage partiel.
Difficile en effet de débrancher le dispositif d’un coup. Un tiers des salariés du privé vivent sous ce régime en ce moment, un peu plus de 8 millions de salariés. Le réduire trop vite entraînerait une avalanche de plans sociaux. Et il y en aura : pour certaines entreprises avec très peu d’activité, le reste à charge, même modeste, risque d’être le coup de grâce.
Mais l’Etat ne peut pas continuer à dépenser autant d’argent dans ce dispositif, dont le coût est évalué à 24 milliards d’euros. L’idée, c’est aussi de rendre le chômage partiel moins avantageux pour les entreprises car certaines ont frappé à ce guichet en masse. Le chômage partiel n’est toutefois pas près de disparaître du paysage.