Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
Il faut "baisser plus vite les impôts" a dit Édouard Philippe pour conclure le Grand débat. En fait, le mouvement est déjà enclenché ?
C’est ce qui ressort du Programme de stabilité qui a été transmis à Bruxelles et qui sera dévoilé tout à l’heure, avant même les annonces d’Emmanuel Macron prévues la semaine prochaine. On peut déjà dire que 14 milliards d’euros de baisse d’impôts sont prévues pour les ménages, étalées entre cette année pour plus de 10 milliards et l’année prochaine. Dans le détail, il y a d’abord la suppression des cotisations salariales pour les actifs qui représente quatre milliards d’euros de prélèvements en moins. La baisse de la taxe d’habitation pour un montant presque équivalent. Et enfin les exonérations portant sur les heures supplémentaires pour environ trois milliards. Ce à quoi il convient d’ajouter la baisse de CSG pour les retraités modestes.
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Donc 14 milliards d’impôts en moins pour les ménages, sans compter ce qui est encore dans les tuyaux ?
Emmanuel Macron doit en effet annoncer bientôt d’autres gestes fiscaux, notamment sur l’impôt sur le revenu. Les ménages sont clairement la priorité politique de l’exécutif car dans le même temps, les entreprises ne bénéficieront que de deux milliards de baisses d’impôts sur les deux prochaines années. Au total, cela fait donc des sommes vraiment significatives. La pression fiscale va réellement baisser.
Maintenant si on prend un peu de recul par rapport à ces chiffres, deux remarques s’imposent. Un : quand il s’agit de détailler des baisses d’impôts dans les documents transmis à Bruxelles, le gouvernement le fait très bien. Quand il s’agit de détailler les baisses de dépenses en face, c’est le grand flou.
À moins que le gouvernement ne surprenne aussi sur le volet dépenses ?
On peut en douter car il vient d’annoncer qu’il renonçait à son objectif d’équilibre budgétaire à l’horizon 2022. La vraie révolution libérale, c’est celle qui consiste à réduire impôts et dépenses, à désocialiser l’économie, à réduire la part des dépenses publiques dans le PIB. Là, on s’en éloigne. C’est peut-être ce que veulent les Français, sans doute collectivistes dans l’âme, à l’issue de ce Grand débat. Mais ce n’était clairement pas l’intention de départ quand Emmanuel Macron a été élu. Le grand soir libéral attendra.
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