Le plan européen présenté hier par la présidente de la Commission est très proche des propositions de la France et de l’Allemagne. Il change en profondeur le fonctionnement de l’Union européenne…
Et il faut s’attendre à ce qu’il donne lieu à un sérieux bras de fer pour être adopté par les 27. Car de fait, il entérine une révolution dans le fonctionnement de l’Union européenne puisqu’il va y avoir des transferts d’argent considérables entre les pays : l’Italie pourrait récupérer plus de 80 milliards de dons, l’Espagne presque autant, la France une quarantaine de milliards. Et ce sont bien des subventions qui iront à ces pays, à hauteur au total de 500 milliards d’euros. Des dons auxquels pourront s’ajouter des prêts pour 250 milliards d’euros. L‘Europe va donc mobiliser 750 milliards sur trois ans, c’est considérable.
L’autre grande nouveauté, c’est que Bruxelles va soutenir les secteurs industriels stratégiques…
C’est un changement peut-être encore plus important : jusqu’ici, c’était la vision libérale qui dominait à Bruxelles. Désormais, c’est une vision beaucoup plus interventionniste à la française qui l’emporte puisqu’une partie des fonds européens va servir à soutenir des secteurs jugés stratégiques pour la souveraineté de l’Europe, comme par exemple dans le domaine de la santé. L’idée de champions européens n’est pas loin. La présidente de la Commission Ursula von der Leyen avait promis une Union européenne « géopolitique ». Elle commence à prendre forme et elle est très proche de la vision française du projet européen.