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Selon les données de l’Insee, la production industrielle française a progressé de 3,3% en janvier. Elle n’est plus que 2% en-dessous de son niveau de la fin 2019. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Un an après le premier confinement et le plongeon de la production, l’industrie a pratiquement retrouvé son niveau d’avant crise.

On ne s’attendait pas à renouer aussi vite avec les niveaux de production d’avant Covid. Selon les données de l’Insee, la production industrielle française a progressé de 3,3% en janvier par rapport au mois précédent, ce qui fait qu’elle n’est plus que 2% en-dessous de son niveau de la fin 2019. Et si on élargit la focale, on observe à peu près la même chose dans les autres grands pays développés. Le choc a été phénoménal, le plongeon historique, mais le redémarrage est là et bien là.

Avec quand même du retard à l’allumage pour certains secteurs.

Ceux qui s’en sortent le mieux sont les industriels de la pharmacie, de la chimie, des équipements électriques et informatiques. En revanche, c’est encore extrêmement dur dans le ferroviaire, l’aéronautique, l’industrie navale, autant d’industrie qui ont perdu le quart de leur production et qui mettront encore plusieurs années à se redresser. Mais ce n’est pas le cas pour l’automobile, pourtant très touchée par la crise, et qui est presque revenue à son niveau de la fin 2019, ce qui est encourageant vu son poids dans notre industrie. Enfin il y a même des secteurs qui embauchent. C’est le cas du luxe, une industrie qui, selon le Comité Colbert, qui regroupe 85 grandes maisons françaises, emploie, figurez-vous, un million de personnes directement ou indirectement en France. L’industrie du luxe prévoit de recruter 10.000 personnes par an d’ici 2025.

C’est une industrie où le "made in France" se porte bien, mais c’est un peu l’exception.

La part de l’industrie est tombée à 13% du PIB dans notre pays, alors qu’elle pèse le double en Allemagne. La France espère faire remonter cette part à 17% du PIB en cinq ans. C’est ambitieux. C’est l’un des objectifs majeurs du plan de relance : tenter de relocaliser certaines productions sur notre territoire. La France compte environ 35.000 entreprises industrielles de toutes tailles. Le grand enjeu de l’année à venir va être de solidifier ce tissu industriel qui s’est fragilisé. Car lorsque la consommation repartira, ce sont surtout les industriels des autres pays qui en profiteront via nos importations de smartphones et autres voitures étrangères. La reconquête industrielle ne se décrète pas.