Niveau de vie des agriculteurs : la loi Egalim a-t-elle eu un effet bénéfique ?

Le Salon de l’Agriculture ouvre ses portes ce samedi à Paris. Il sera l’occasion de dresser un premier bilan de la loi dite Egalim qui était censée rééquilibrer les relations entre distributeurs et agriculteurs. Mais qu’en est-il  vraiment ? Les agriculteurs sont-ils aujourd’hui mieux payés ?

Si l’on s’en tient aux chiffres généraux ça ne saute pas aux yeux. Selon une estimation faite en janvier dernier par la Commission des comptes de l’agriculture, le résultat net des exploitations aurait baissé de 10,6% l’an dernier. Il n’y a donc pas de quoi se réjouir mais quand on regarde plus en détail, il y a quand même du mieux grâce notamment à cette loi Egalim. Elle a été votée il y a seize mois et avait pour objet de redonner du pouvoir d’achat aux agriculteurs en fixant les prix sur la base de leur coût de production. Les industriels devaient aussi passer des contrats de long terme pour sécuriser ces prix et ils l’ont fait. Même chose pour les distributeurs, d’ailleurs pour la première fois Auchan Lidl ou encore Intermarché seront présents au salon.

Ça veut donc dire que l’on paie plus cher le lait ou la viande ?

Pour le secteur laitier, c’est oui. Il a bénéficié d’une hausse du prix du litre qui a grimpé de 35 centimes à 38 centimes. Mais c’est une moyenne et ça ne veut surtout pas dire que tous les éleveurs en bénéficie. Sur les viandes ou sur les fruits et légumes en revanche, on ne voit pas encore d’effets franchement positifs sur les prix mais c’est aussi parce que ces filières ont du mal à fournir des indicateurs de coûts de production suffisamment fiables pour calculer les tarifs de leur produits. Ce qui est certain à ce stade, c’est que les prix alimentaires dans leur ensemble ont cessé de baisser. Ils ont même augmenté de 0,9%. C’est en soi un indicateur positif puisque ces prix avaient baissé cinq années de suite.

Daniel Fortin remplace Nicolas Barré ce vendredi 21 février 2020.