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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a reconnu une mauvaise anticipation de la production de masse des vaccins. Bruxelles tente donc de corriger le tir et a confié à Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur, la coordination de ce défi, pour tenter de retrouver une certaines souveraineté sanitaire.

L’Europe fait son mea culpa. Bruxelles, c’est un euphémisme, a mal anticipé la production de masse de vaccins, a reconnu la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. Elle est en train de corriger le tir. 

Et c’est le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, qui est à la manœuvre pour relever le défi. Thierry Breton est un industriel, il sait parler aux acteurs de la filière, faire travailler ensemble les grands labos et leur myriade de sous-traitants. Or c’est cette coordination qui a manqué depuis le début de la pandémie.

Augmenter la production, ça ne se fait pas d’un claquement de doigt : la chaîne de production est mondiale. Pour produire un vaccin, il faut environ 400 composants, cela fait intervenir des sous-traitants qui se trouvent partout dans le monde. Et à chaque maillon de la chaîne, surtout lorsque la demande mondiale explose comme en ce moment, il peut y avoir des goulots d’étranglement qui bloquent ou ralentissent la production. 

D’où la mise en place d’une "task force" pour résoudre ces difficultés. 

C’est ce dont est chargé Thierry Breton depuis à peine une semaine. Ces fameux goulots d’étranglement, ça peut être aussi bien une pénurie de filtres, indispensables à la production des sérums, ou de tel ou tel composant chimique. Aujourd’hui, cette "task force" gère ces urgences pour accélérer les cadences de production. Car jamais dans l’histoire, l’industrie pharmaceutique n’avait été confrontée à une augmentation aussi rapide de la demande de vaccins. Fatalement, cela crée des tensions mondiales : tout le monde se tourne en même temps vers les mêmes sous-traitants. Et lorsqu’ils ne se trouvent pas sur le sol européen, notre situation de dépendance devient criante. 

En clair, on se rend compte que nous ne sommes pas souverains sur le plan sanitaire.

Non, mais il va falloir le devenir, surtout si l’on anticipe des pandémies à répétition et l’émergence de multiples variants. Le but que se fixe Bruxelles, c’est d’être autonome à un horizon de 18 mois. Thierry Breton a bon espoir d’y parvenir. On ne corrige pas en trois jours des années de sous-investissement sur notre continent ou de délocalisation de la production de composants et d’ingrédients critiques en Asie. Il aura fallu cette pandémie pour assister à un réveil européen. La bonne nouvelle, c’est que la montée en puissance de la production s’organise. Il était temps.