Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.
Il y aura donc bien une baisse d’impôts sur le revenu, de l’ordre de 5 milliards d’euros. Emmanuel Macron l’a confirmé hier lors de sa conférence de presse et les principaux bénéficiaires de cette mesure seront les ménages modestes Daniel.
Oui, alors le Président n’a pas indiqué hier précisément la méthode qui sera employée. Mais on sait déjà que le gouvernement travaille sur un schéma qui consiste à rendre moins brutale l’entrée dans l’impôt sur le revenu pour les foyers les plus modestes, notamment pour la tranche d’impôt comprise entre 9.900 et 27.500 euros. L’idée est que les 14 % de taux d’imposition sur cette fraction de revenu soit moins forte pour ceux qui sont en bas de la fourchette. Mais d’autres pistes sont possibles, ce qu’on sait c’est que le manque à gagner pour l’Etat sera de 5 milliards d’euros.
Mais comment finance-t-on une telle mesure puisque ce seront moins de recettes pour l’Etat ?
Alors il y aura plusieurs manières, l’une d’elle évoquée par Emmanuel Macron hier, c’est la suppression de certaines niches fiscales accordées aux entreprises, il y aura aussi, dit-il, des baisses sur les dépenses publiques, là c’est toujours un peu la même promesse, mais surtout le président dispose d’un matelas inespéré, c’est l’économie que l’Etat va faire sur sa dette, contrairement à ce que l’on redoutait les taux d’intérêt vont rester très bas beaucoup plus longtemps que prévu. Résultat, alors que le gouvernement avait fixé à 44 milliards d’euros cette dépense dans le budget 2020, elle ne sera finalement que de 37 milliards, soit 7 milliards récupérés d’un coup dès cette année.
Mais sur le plan politique, les annonces du gouvernement vont-elles convaincre des Français qu’on dit en pleine exaspération fiscale ?
Alors là rien n’est moins sûr. Même si sur le plan économique, Emmanuel Macron l’a rappelé hier, depuis Nicolas Sarkozy et François Hollande, il est le premier président qui baisse autant les impôts des Français, 14 milliards en moins depuis le début de son mandat, 19 milliards en tout si l’on ajoute ce qui a été annoncé hier. C’est essentiellement la suppression partielle de la taxe d’habitation qui produit ce résultat, mais aussi celle de l’impôt sur la fortune. Et c’est là une partie du problème, car les Français ont retenu que l’ISF a été baissé en une seule fois quand la suppression de la taxe d’habitation elle, a été étalée. Traduction : les riches ont été les mieux servis. C’est totalement faux puisque la suppression de la taxe d’habitation représente en valeur deux fois celle de l’ISF, mais c’est la vérité de l’opinion aujourd’hui et la pente sera dure à remonter.