Marine Le Pen entame sa campagne présidentielle beaucoup plus apaisée qu'en 2012 puisqu'elle est libérée du poids du patriarche.
La politique c’est la rentrée de Marine le Pen qui est restée discrète cet été. Elle revient dans les médias et sera aux journées d’été de son mouvement le week-end prochain et ce qui frappe c’est le changement de ton, plus soft et plus apaisé. Est-ce qu’elle a changé ?
Libérée, délivrée. Ce n’est pas la Reine des neiges, mais oui elle l’affirme en privé Marine le Pen, quelque chose a changé. Marine2017 a remplacé Marine "LePen" 2012. Cette campagne présidentielle est à sa main, c’est son expression et c’est la première fois qu’elle aborde cette échéance en décidant de tout. En 2012, la candidate avait encore à gérer le poids du patriarche, la présence de ses fidèles à tous les étages de la maison FN, elle a dû composé et respecter tout le monde Depuis, elle a fait le ménage. Sur la forme, on a déjà vu les effets : une image retravaillée adoucie, même son élocution a changé. On l’a vue sur TF1 dimanche, on avait l’impression qu’elle pensait aux petits chats avec lesquels elle se prend en photo sur internet quand elle répondait aux journalistes, c’était frappant. Et sur le fond aussi il y a une évolution, la candidate parie sur un recentrage de son discours pour aller chercher l’électorat de droite.
Dans un climat dominé par la menace terroriste, les questions de laïcité, de frontières, Marine le Pen va faire du light alors même que Nicolas Sarkozy par exemple durcit son discours ?
Justement Nicolas Sarkozy c’est le meilleur allié de Marine Le Pen. Plus il se durcit sur les questions de sécurité, jusqu’à remettre en cause l’État de droit, plus il recentre Marine Le Pen. Au cœur de l’été, au lendemain de l’assassinat du père Hammel à Saint-Etienne du Rouvray, Nicolas Sarkozy dénonce les arguties juridiques qui freinent la lutte contre le terrorisme. Marine le Pen, elle, appelle à la préservation de l’État de droit. Elle joue la contre programmation : la surenchère et la fuite en avant c’est Nicolas Sarkozy, la gardienne des libertés fondamentales, c’est Marine Le Pen. Il hystérise, elle rassure. Elle joue à front renversé, c’est de la pure stratégie. Et elle va d’ailleurs parler d’autre chose que de sécurité et d’immigration dans les prochaines semaines, se déplacer sur les thèmes de l’éducation, de l’environnement, des champs moins polémiques.
Bref c’est la déclinaison du fameux "j’ai changé" pour tenter de conquérir de nouveaux électeurs.