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Il y a quelque temps, on entendait parler d’uniformes avec une puce qui suit les élèves à la trace. Vous avez trouvé encore plus Orwellien : un serre-tête pour étudiants qui donne leur niveau d’attention en classe. C’est pire que Big Brother !
Ça fait un peu peur, mais officiellement, c’est pour le bien des élèves et pour améliorer la qualité des cours. Comment ça marche ? Chaque élève met son bandeau sur la tête. Il analyse l’activité cérébrale et en déduit son niveau d’attention. L’information est ensuite envoyée sur le tableau de bord du professeur. Ce qui va lui permettre de savoir à quels moments il était le plus captivant et à quels moments il a largué ou endormi tout monde.
Donc ça peut l’aider à peaufiner son cours et à améliorer sa pédagogie en fonction des élèves, plutôt que de rabâcher toujours le même cours à tout le monde.
Je comprends le côté pédagogique. Mais le système pourrait aussi être utilisé contre les élèves.
Oui, c’est vrai. C’est un mouchard. Donc on peut savoir qui est totalement perdu, qui est en train de rêvasser ou de bayer aux corneilles. En principe, c’est pour identifier plus rapidement ceux qui ont des difficultés et les aider. Mais il pourrait y avoir des dérives. Par exemple, que le niveau d’attention en classe fasse partie de la note. Sans parler des problèmes de respect de la vie privée.
En tout cas, BrainCo, la startup à l’origine du serre-tête, m’a assuré que cela intéressait énormément d’établissements scolaires. Mais est-ce pour fliquer les élèves ou améliorer les cours ? On ne sait pas. Petite info bonus, en France il y a une école de commerce (ESG.CI) qui analyse les mouvements du visage des élèves, qui repère quand ils ne sont pas attentifs, et qui propose ensuite des contrôles personnalisés sur les moments où on était le moins concentré.