Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à une petite révolution dans le domaine aérien, des billets d’avion vendus sous forme de NFT.
L’innovation du jour pourrait créer une petite révolution dans le transport aérien. Il s’agit de billets d’avion vendus sous forme de NFT. Ce n’est pas une nouvelle arnaque ?
Non, au contraire. Il est vrai qu’on a souvent associé les NFT à des charlatans. Vous vous souvenez peut-être de toutes ces pseudo-œuvres d’art vendues des millions. Mais la technologie, elle, a toujours été intéressante. Je le rappelle : le NFT n’est, ni plus, ni moins, qu’un certificat de propriété numérique. Un certificat impossible à falsifier. Il peut donc garantir l’authenticité de n’importe quoi… Par exemple, d’un billet d’avion.
L’intérêt ? Cela donne la possibilité de changer le nom sur le billet, de le revendre ou de le donner à qui l’on veut sans passer par la compagnie aérienne. C’est ce que propose la société TravelX : synchroniser les billets électroniques actuels avec des NFT. Et déléguer la gestion aux clients.
Y a-t-il déjà des compagnies aériennes qui les proposent ?
Ça commence. Il y en a un peu plus d’une soixantaine qui étudie les billets NFT. Et, pour l’instant, une qui vient de sauter le pas : la compagnie argentine Flybondi. Tous vont donc suivre cette mutation de près. Car les compagnies ont beaucoup à y gagner : non seulement elles peuvent faire d’énormes économies de service client, en nous laissant gérer les billets nous-mêmes. Mais en plus, elles pourront gagner de l’argent en touchant 2% de commission sur chaque transaction effectuée. Si le billet est revendu trois fois. Elle empochera la commission trois fois.
Elle ne contrôle plus le prix de ses billets ?
Si, elle continuera à fixer les tarifs : plus on achète le billet tôt, moins il sera cher. Sauf qu’en dernière minute, on aura aussi l’option de racheter le billet de quelqu’un, avec une commission de 2% pour la compagnie. C’est plus simple, plus juste et plus transparent.
Un système qui n’intéresse pas uniquement les compagnies aériennes. Du côté des billetteries de concerts et de spectacles, on surveille aussi les NFT. Vous vous souvenez du fiasco au Stade France, avec les billets émis en double pendant la ligue des champions ? Eh bien, avec les NFT, cela n’aurait pas pu arriver.
Donc oui, la technologie peut servir à autre chose qu’à des arnaques.
