Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il s'intéresse au choix de Spotify et YouTube qui auront bientôt un animateur virtuel piloté par une intelligence artificielle.
L’innovation du jour, c’est une fois de plus, l’intelligence artificielle qui cherche à piquer notre boulot. Il parait qu’elle veut maintenant remplacer les animateurs radio.
C’est plutôt une victoire pour la radio. Notamment pour les radios musicales. Il est vrai qu’on ne donnait pas cher de leur peau avec l’arrivée de plates-formes comme Deezer, Spotify, YouTube ou Apple Music. Comme on peut faire ses listes de morceaux préférés, on n’est plus ennuyé par la voix d’un animateur qui raconte sa vie entre deux tubes.
Sauf que finalement, on y revient ! Spotify et YouTube auront bientôt, un animateur virtuel piloté par une intelligence artificielle. Il va énoncer les morceaux, donner des anecdotes sur ce qu’on entend. Bref, bavarder… comme à la grande époque des radios libres. Il est encore en test et uniquement en anglais.
C’est aussi l’intelligence artificielle qui choisit les morceaux ?
Ce sera une option sur les listes de lecture personnalisées : les « best of » de ce qu’on a écouté récemment ou les listes du genre « les titres qui donnent la pêche » ou « Ceux à écouter sous la douche ». Sauf qu’au lieu d’enchainer les morceaux, tous les 4 ou 5, il va insérer un commentaire.
On dirait vraiment une voix humaine. Mais tout est généré en temps réel, en fonction de ce qui va être joué. Donc le fameux DJ en question n’a aucune connaissance, aucune sensibilité musicale particulière. Ce n’est, ni plus ni moins, qu’une voix numérique collée sur le système de recommandation qui essayait déjà de deviner ce qu’on a envie d’écouter. En fait, on imite les DJ radio pour rendre l’algorithme un peu plus humain.
Heureusement, ça ne concerne pas encore les radios d’information et les radios généralistes !
Mais jusqu’à quand ? Il faut savoir qu’en Chine, on expérimente déjà, non pas un DJ virtuel, mais un présentateur de JT virtuel. Là encore, il n’a aucune connaissance, aucune sensibilité particulière. Mais pour le coup, c’est une bonne chose puisqu’il sert à diffuser la propagande gouvernementale.
En Europe, c’est très différent : on a besoin de décryptage, d’analyse critique… Ce qui est loin d’être le fort de l’intelligence artificielle.