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SAISON 2013 - 2014, modifié à

Le PDG d'Air France assure qu'après les deux phases en 2012 et en 2013 de plans de licenciements, il n'y aura pas de troisième phase en 2014.

Alexandre de Juniac, président directeur général d’Air France-KLM

Ses principales déclarations :

 

Que deviendrait Air France sans les 2.800 suppressions de poste ?

"Air France aurait risqué de mourir, au pire, et de devenir une toute petite compagnie régionale face à des géants mondiaux ! Ca aurait été catastrophique pour ce fleuron français."

 

Y'aura t-il une troisième phase ?

"La réponse est non. Nous avons fait un plan en 2012 et 2013, très important, pour totalement traiter les problèmes. Il n'y aura pas de troisième phase en 2014."

 

Le trafic passager d'Air France-KLM a augmenté de 0,7% en septembre, c'est suffisant, c'est un bon signe ?

"C'est mieux que s'il baissait, mais on aimerait qu'il augmente un peu plus..."

Air France est sauvée ?

"Air France est en voie d'être sauvée, mais nous devons faire tout ce que nous avons dit. Les personnels se sont engagés dans un énorme plan, on leur a demandé des efforts considérables. Ils ont augmenté le temps de travail, les heures de vol, changé leur façon de travailler. Je reçois des lettres des passagers : ils écrivent pour nous féliciter, ce n'était pas le cas quand je suis arrivé."

Craignez-vous une grève pour les Fêtes et la fin d'année ?

"Première chose : on ne craint pas de conflit majeur, parce que les syndicats ont signé des accords, se sont engagés. Certes la CGT n'a pas signé, c'est le seul principal syndicat non signataire, mais on ne craint pas un conflit, parce que nous discutons avec les personnels en permanence et je fais extrêmement confiance à leur sens de la responsabilité. Ils se sont engagés de manière considérable, c'est inouï de voir dans cette entreprise l'engagement, le dévouement, l'ingéniosité des personnels..."

En dépit des efforts qu'ils doivent faire...

"Grâce aux efforts qu'ils doivent faire, surtout."

Air France va t-elle gagner de l'argent en 2014 ?

"Air France gagnera de l'argent en 2014. Air France KLM devrait en gagner dès 2013. Nous aurons les moyens de nous développer, d'ouvrir de nouvelles lignes. Nous le faisons déjà, nous allons ouvrir Panama bientôt, des projets en Afrique, en Asie, Brasilia l'an prochain... Air France KLM est le plus grand réseau intercontinental du monde. »

Dans 10 ans, Air France existera encore ?

"Je fais tout pour, et pour qu'Air France avec KLM soit un des éléments clés d'une des grandes alliances mondiales qui vont dominer le ciel mondial."

Le gouvernement est revenu sur la taxe EBE, Air France aurait été concernée ?

"Bien sûr comme toutes les entreprises, je crois que c'est une bonne décision que de revenir sur un impôt connu, l'impôt sur les sociétés. Il est sage de ne pas inventer tout le temps des impôts."

La principale concurrence depuis 6 ans vient-elle des compagnies à bas coûts ?

"Elle vient de deux grandes sources. Les compagnies à bas couts, 40% du marché européen, un peu moins en France, ce qui prouve qu'Air France a su résister, et saura résister grâce à un service de très grande qualité et en développant notre propre filiale low-cost haut de gamme pour l'Europe, Transavia. Deuxième source de concurrence : les grandes compagnies du Golfe et d'Asie qui ont emmené un très beau service, de très grands professionnels. Là aussi on va se battre pour offrir le meilleur produit, digne de la France."

Le meilleur service ?

"Que quand un passager rentre dans un de nos salons et un de nos avions, il se sente comme chez lui et se sente traité comme jamais chez lui. Quand on voit Air France au bout du monde, il faut se dire qu'on est à la maison."

"Je considère que c'est mon rôle - mais pas que ça - que de veiller à ça, la gentillesse au sol, en avion, la qualité de la cuisine, les sièges une nuit, les plateau-repas... Je voyage beaucoup, je l'ai testé au sol."

Quand une erreur se produit et vous oblige à changer tous les sièges, ça coûte combien ?

"Renouveler les cabines de nos 777, c'est 500 millions d'euros d'investissement pour changer les sièges. Là, nous étions en dessous des standards internationaux..."

Dans Capital, vous aviez promis que votre rémunération n'augmenterait pas... Vous avez tenu votre engagement ?

"Oui, ma rémunération est restée constante. Elle le restera jusqu'en 2014, après c'est au conseil d'administration de définir cela. J'ai souhaité, parce qu'on demande des sacrifices aux salariés, les salaires ont été gelés, que la mienne n'augmente pas, ça aurait été incompréhensible."

L'époque des grandes compagnies nationales triomphantes, c'est fini... Comment résister face aux nouvelles compagnies et aux nouveaux avions ?

"Quand on a la chance d'avoir dans le patronyme le mot France, ça impose des devoirs, être les meilleurs, et ça véhicule un ensemble de valeurs et d'attente. Les passagers attendent un service exceptionnel, la qualité de la vie à la Française, on en est fiers !"

"Un grand pays n'est pas un grand pays sans grande compagnie aérienne, ses hommes d'affaire, ses exportateurs doivent pouvoir aller partout dans le monde. C'est un outil stratégique pour un pays, fondamental."

Allez-vous acheter des avions ?

"Nous avons 100 avions en commande. 25 et 25 fermes, et 25 options chez Airbus et chez Boeing."

Airbus vient de décrocher sa première commande chez Japan Airlines...

"C'est très remarquable, une des premières fois qu'il pénètre le long courrier au Japon..."

 

On n'aura plus d'incidents liés à la sécurité ? Cocaïne, lingots d'or...

"Je veux rassurer les passagers : les procédures de sécurité dans les compagnies aériennes et chez Air France sont très très bonnes. Maintenant, si une organisation criminelle veut faire une pression immense, avec tous les moyens d'intimidation, de corruption, qu'ils ont... Ils ont réussi dans un pays difficile à casser cette chaîne. Nous prenons toutes les mesures."