Pendant les vacances beaucoup ont le temps de naviguer sur les réseaux sociaux que l’on critique souvent, pourtant ils seraient devenus une façon de défendre les langue.
Yolaine : Les défendre et parfois même les enrichir! Par exemple quand la mexicaine Hilaria Cruz, qui vit au Texas, discute avec ses amis via Internet, elle jongle entre l’espagnol et le chatino oriental, sa langue maternelle. Or jusqu’à présent, le chatino n’avait aucun système de transcription officiel. Mais cette doctorante en linguistique, nous dit Courrier international, a participé avec d’autres à la création de l’alphabet Chatino qu’elle utilise désormais sur Facebook. De plus en plus de jeunes de ces communautés mexicaines, qui vivent souvent loin de chez eux, veulent discuter en ligne, tweeter et poster dans leur langue maternelle.
Maxime : Et donc les médias sociaux deviennent un support pour sauvegarder des langues peu utilisées!
Yolaine : Oui, parce que ce sont en majorité des langues orales qui se transmettaient de père en fils mais n’avaient pas de support écrit. Les réseaux sociaux jouent donc un nouveau rôle assez surprenant. Cela dit, cela tient avant tout à un problème d’éducation, car il y a quelques dizaines d’années encore, aucun dialecte n’était enseigné au Mexique au profit du tout espagnol ;
Maxime : C’est donc une façon pour ces jeunes de garder une empreinte de leur identité ?
Yolaine : Exactement : on voit l’émergence d’une génération de jeunes cadres qui évoluent dans un monde complexe mais veulent sauvegarder leur histoire. Un nouveau phénomène de société qui intéresse beaucoup les scientifiques. Kevin Scannell professeur de l’université de Saint louis aux Etats-Unis, par exemple, a étudié l’utilisation des langues indigènes sur Twitter et a aidé l’entreprise à s’adapter aux symboles utilisés dans ces langues… Ça bouge, et dans le bon sens, bientôt du celte sur Facebook ?