La presse quotidienne revient ce mardi sur le choc des incultures entre les jeunes radicalisés et le modèle de développement qui est le notre.
Ce matin, une revue de presse en format réduit.
Alors, puisque la presse se partage entre le constat d’impuissance de l’Occident face au choc irano-saoudien et les analyses sur les circonvolutions tacticiennes autour de la déchéance de nationalité, le texte à lire est sur le site Figarovox.
Un entretien avec le jeune philosophe François-Xavier Bellamy, qui publie une anthologie de textes consacrés à la jeunesse. La jeunesse, promesse du quinquennat de François Hollande, comme à peu près de chaque nouveau président, et qui se sent, dans toutes ses composantes, totalement oubliée.
Le philosophe tente de relire l’année 2015 et de dessiner des perspectives, et ses mots sont essentiels. "Lorsqu'un jeune français bascule dans le terrorisme, analyse-t-il, la véritable "déchéance de nationalité", en réalité, a déjà eu lieu, et c'est toujours l'échec de l'école qui la signe. C'est en écartant notre propre culture que nous avons ouvert une brèche pour la barbarie". La nouvelle forme du terrorisme, chez ces jeunes qui se lancent dans le djihad, dit-il, relève, non du choc des cultures, mais du choc des incultures.
"Ils y sont conduits par l'effondrement de la rationalité, et par le rejet d'un monde qu'ils perçoivent comme uniformément médiocre. Perdus dans une société qui n'offre plus d'idéal ni de grandes aspirations, ils s'en détachent peu à peu par la petite délinquance, l'échec scolaire ou professionnel...".
Mais il va plus loin, il s’interroge en fait sur le modèle de développement qui est le nôtre, entre idéologie de la croissance et destruction écologique. "La rhétorique des "valeurs de la République" cache mal notre difficulté à dire ce qui fonde notre société, et ce qui mérite notre don. Qui est prêt à mourir pour notre nouveau cours de morale laïque?"
François-Xavier Bellamy définit donc ce qui sera le défi de tout homme politique, par-delà les mesures techniques sur le chômage et la dette, la sécurité ou les institutions : "Il est désormais urgent, non pas seulement de reconstruire un pays qui fasse une place aux plus jeunes pour s'enrichir de ce qu'ils ont à lui donner, mais qui accepte aussi de leur transmettre ce au nom de quoi ils pourront eux-mêmes se donner..."