Gilets jaunes, djihadistes, hackers, le patron de la DGSI sort du silence

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Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Antisémitisme : derrière les mots des éditos, le fatalisme

Unanimes dans la presse régionale et nationale à quelques heures des manifestations de ce soir, un peu partout en France. Des éditorialistes combatifs et volontaristes, comme François Vercelletto dans Ouest France "Un sursaut s’impose, il y a urgence" ou encore Jean Levallois dans La Presse de la Manche "ceux qui hurlent leur haine dans les rues de notre pays ne sont pas la France" ou encore Bernard Stéphan dans La Montagne "Tous les Français peuvent agir, être des anticorps pour la République et contre les haines". Mais quand même, malgré tous ces mots qui invoquent la morale, l’histoire et la tolérance, on devine aussi la lassitude dans ceux de Laurent Joffrin pour Libération "Cette fois les habituelles indignations ne suffisent plus. Comment comprendre que les leaders de la gauche de la gauche soient si lents à condamner ces agressions. Comment comprendre dit-il en substance que les Gilets jaunes dans leur diversité soient incapables d’une condamnation claire. Cette perte de mémoire débouche sur une perte de repère, sur un relativisme byzantin, sur une répudiation de l’universalisme et c’est un motif d’angoisse pour tous les défenseurs d’une République ouverte et fraternelle".

Le contrespionnage, l’autre manière de lutter contre les radicaux de tous bords

Il dirige l’un de ses bras armés : la direction générale de la sûreté intérieure. C’est Nicolas Lerner (nouveau patron de la DGSI), énarque issu de la même promotion qu’Emmanuel macron, il a fait toute sa carrière au ministère de l’Intérieur et a pris la direction du contre-espionnage il y a quatre mois. Nicolas Lerner évoque trois dangers qui guettent notre démocratie. D’abord les thèses et les violences de l’ultra gauche et de l’ultradroite dont les groupuscules ont pris de l’importance à mesure que faiblissait la mobilisation des Gilets jaunes. Il pointe notamment la séduction qu’elles exercent sur des individus jamais fichés jusqu’à présent. Il rappelle également que la menace terroriste reste réelle. Les moyens de renseignement de sa direction ont augmenté de 20% pour contrer une menace qui vient d’abord de l’intérieur mais qui intégrera le moment venu les risques liés au retour des djihadistes de Syrie qui font eux la Une du Figaro. Enfin, la DGSI mène un combat discret contre l’espionnage économique et les ingérences étrangères. Il ne nomme pas la Russie, les États-Unis ou la Chine mais c’est tout comme. Et plus on lit cet entretien dans le Parisien Aujourd’hui en France, plus on se dit qu’on a de la chance d’avoir un État organisé, fort qui est capable d’observer et de renseigner. Car pour lutter contre les radicaux, les extrêmes et les menaces d’où qu’elles viennent, les manifestations ça ne suffit pas.

Les Français heureux en particulier mais pessimistes en général

Nice Matin, le Midi Libre ou encore la Voix du Nord, s’interrogent sur cette faculté des Français d’être heureux individuellement tout en étant pessimistes collectivement. Ces journaux s’appuient sur le baromètre des territoires publiés par l’Institut Montaigne d’où il ressort que deux tiers des Français se déclarent heureux et satisfaits de vivre là où ils vivent mais ça se gâte dès qu’il s’agit d’évoquer les questions économiques où leur communauté de destin. Là rien ne va plus. La société française est injuste pour près de 80%, la réussite sociale est jouée d’avance et bien sûr c’était mieux avant. Malgré ça, les Français sont 80% à aimer leur pays et près de 58% à aimer leur région. En revanche, l’Europe beaucoup moins. Heureux pour soi, pessimiste pour le pays, confiant chez soi, méfiant face à l’Europe. Bref, loin des yeux, loin du cœur.

Les hommes assourdissent les baleines

Vous entendez des sons émis par nos amis les baleines en cette journée mondiale des mammifères marins, vous avez de la chance de les entendre. Car le Fonds international pour la protection des animaux lance sur les réseaux sociaux une mini-série dédiée à la cacophonie dont les animaux marins subissent les conséquences. Plus les hommes font du bruit sur et sous l’eau avec leur paquebots et leurs plateformes off shore, plus ils perturbent et menacent les mammifères marins dans leur migration et leur reproduction à force de les rendre sourds. Si c’était une fable de La Fontaine ça commencerait comme ça…

Les hommes à force d’entreprendre

Sillonnait tapageusement les mers

Bien incapables de s’entendre

Ils rendirent sourds les mammifères…

La morale ? Il n’y en a pas. C’est le problème.

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