Nicolas Sarkozy s'est retrouvé sans personne du gouvernement pour débattre avec lui hier soir dans l'émission Des paroles et des actes.
Le fait média du jour, c’est Nicolas Sarkozy qui s’est retrouvé sans débatteur hier soir, sur le plateau de Des paroles et des actes sur France 2. Aucun membre du gouvernement n’a fait le déplacement pour porter la contradiction face au président des Républicains.
Une situation inédite
Le duel, c’est la séquence-clé, c’est le cœur du magazine politique de France 2. Cette confrontation où le débat est souvent le plus vif autour de la table, entre l’invité principal et l’un de ses opposants.
Mais voilà, pour un duel, il faut être deux et hier soir, Nicolas Sarkozy était bien seul sur le plateau de David Pujadas.
Ce n’était pas un choix, loin de là. C’était la conséquence d’une longue série de refus essuyés par la rédaction de l’émission, ces derniers jours. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs tenu lui-même à le rappeler.
L’ancien président de la République égrène les noms. Il évoque aussi le refus de Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat. Et il en oublie même quelques-uns si l’on en croit Le Parisien qui nous apprenait hier que Ségolène Royal, Bernard Cazeneuve ou encore Stéphane Le Foll avaient eux aussi été contactés. Là encore sans succès.
Un boulevard pour Nicolas Sarkozy qui en profite pour dénoncer ce qui s’apparente à un déni de démocratie. Et ce déni, il ne fait selon lui qu’une seule victime : le débat d’idées.
Pourquoi les membres du gouvernement ont tous refusé de venir affronter Nicolas Sarkozy ?
Si aucun ministre, ni aucun secrétaire d’Etat n’a fait le déplacement, c’est parce qu’ils ont reçu des consignes.
Des consignes qui viennent du plus sommet de l’Etat. François Hollande se serait investi personnellement dans cette affaire, refusant catégoriquement de voir un membre du Gouvernement sur le plateau de David Pujadas. Ce matin, on parle carrément d’un "véto" de la part du président de la République, d’un "boycott" totalement assumé.
L’entourage du chef de l’État explique cette décision au Figaro, de manière très laconique : "Les membres du Gouvernement sont au travail". En sous-texte, ça signifie, qu’on a d’autres choses à faire que d’aller affronter un ancien président sur un plateau de télévision.
Une position qui est loin de faire l’unanimité. Le Parisien rapporte ce matin les propos d’un membre du gouvernement, dont on ne connaitra pas le nom, qui déplore de ne pas être allé porter la contradiction.
Mais pour l’Élysée, si la contradiction devait être portée hier soir, c’était par le Parti socialiste, mais pas par le Gouvernement.
C’est d’ailleurs ce qu’a proposé l’émission de France 2 à Nicolas Sarkozy.
Cette fois c’est l’ancien président qui a refusé. David Pujadas l’a rappelé hier soir à Nicolas Sarkozy. L’émission voulait mettre face à lui, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que Nicolas Sarkozy souhaitait se retrouver en face d’un responsable politique impliqué dans l’action gouvernementale, une personnalité "aux affaires".
Faute de contradicteurs issus du gouvernement, la rédaction de Des paroles et des actes a donc trouvé un palliatif : un panel de six Français.
Parmi eux, Karl Ghazi, un responsable syndical, secrétaire de la CGT commerce.
En fin d’émission, son échange avec Nicolas Sarkozy est vif, il l’interpelle notamment sur la politique sociale qu’il a mené pendant cinq ans, sur les chiffres du chômage.
Un débat qui a tourné court comme l’ont relevé de nombreux téléspectateurs sur les réseaux sociaux.
Après quelques minutes, la régie a coupé le micro du syndicaliste pour ne pas déborder sans doute.
Mais décidément, le débat n’est vraiment pas une chose facile à mettre en place.