Jérôme Ivanichtchenko décrypte chaque jour les programmes des candidats en matière d'audiovisuel. Ce jeudi, François Asselineau.
Place au décryptage média de notre expert, Jérôme Ivanichtchenko. Nous poursuivons notre tour d’horizon des programmes des candidats à la présidentielle en matière d’audiovisuel. Ce matin, c’est au tour de François Asselineau
Sur les 198 propositions qu’il formule dans son programme, 12 sont relatives aux médias… Des médias dans lesquels il place beaucoup d’espoirs : il voit en eux les garants du "débat publique" les vecteurs indispensables pour je cite "élever la culture générale" des Français.
Pour atteindre ce but, il propose de transformer l’encadrement des entreprises de presse pour leur rendre l’indépendance dont ils ont besoin : il veut d’abord reconnaître officiellement le "pouvoir médiatique" comme un quatrième pouvoir après l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Comme d’autres candidats, pas question pour lui de mélanger information et marchandisation : il inscrira dans la Constitution l’interdiction pour les grands groupes de devenir propriétaires de ce qu’il appelle les "médias de masse". Dans la même veine, les volumes de publicité seront plafonnés sur le public comme sur le privé.
Quant au CSA, avec François Asselineau, il deviendra "LA" CSA, Le "Conseil" Supérieur de l’Audiovisuel deviendra la "Cour" Supérieure de l’Audiovisuel. Constituée exclusivement de magistrats professionnels, elle aura notamment pour mission de veiller au pluralisme, mais aussi d’organiser de grands sondages sur Internet, pour savoir précisément ce qu’attendent les téléspectateurs, notamment sur le service public.
Justement, pour France Télévisions, François Asselineau à des pistes de réflexion très précises.
Pour François Asselineau, le service public ne remplit pas ses missions. Il devrait avoir un rôle "d’émancipation" et "d’éducation populaire" et devrait s’extraire de la course à l’audience engagée avec les chaînes privées.
Il veut obliger les différentes antennes de France Télé à diffuser des informations et des œuvres représentant je cite "les points de vue d’autres civilisations". Ca prendrait la forme de grandes soirées thématiques, une fois par mois, avec la diffusion d’un film japonais, chinois, indien… François Asselineau cite de nombreux exemples suivi d’un débat ou d’un reportage. L’objectif : ouvrir l’esprit des téléspectateurs.
Enfin, proposition surprenante : il veut renationaliser TF1. Pour lui, la chaîne la plus regardée de France doit être la garante de la formation de l’éducation de l’opinion publique. A ce titre, elle ne doit pas être entre les mains d’un groupe privé… Si François Asselineau arrive à l’Elysée, TF1 fera donc partie de France Télévisions et sera placée sous l’autorité d’une nouvelle entité le SPIC le Service Public de l’Information et de la Culture qui organisera son financement et veillera à faire respecter ses missions.
Quelle est sa perception de la télévision actuelle ?
Le magazine TV Mag lui a demandé de détailler ses goûts télé. Il faut avouer qu’ils sont empreints d’un peu de nostalgie. François Asselineau regrette "L’heure de vérité" de François-Henri de Virieu pour lui, la meilleure émission politique jamais diffusée. Il en profite d’ailleurs pour adresser quelques tacles aux programmes consacrés au débat public pendant cette campagne. Sans citer de noms, il déplore des "émissions teintées de dérision", "une espèce de music-hall" qui n’est pas conforme à l’importance du sujet et qui contribue à dégoûter les Français de la politique.
Aujourd’hui, il admet qu’il regarde très peu la télévision. Seulement quelques programmes culturels il appréciait particulièrement les aventures de Nicolas Hulot dans "Ushuaïa" ou encore quelques matches de foot.
Enfin, du côté des séries, il a suivi toutes les saisons d’ "Urgences" et plus récemment, "Baron noir" sur Canal+. "Baron noir" dans laquelle il a même cru reconnaître certains dans de ses propos.
Demain, Jérôme, vous vous intéresserez au programme de Jacques Cheminade.